Nice-Matin (Cannes)

Le message qui choque à Antibes

A Antibes, pour informer les familles que les concession­s arrivent à terme, les services municipaux ont scotché un message sur les tombes. Une méthode qui a choqué des visiteurs à la Toussaint

- ROBERT YVON ryvon@nicematin.fr

Etre inhumé à Antibes, à Rabiac ou aux Semboules, cela coûte 600 € pour quinze ans. A l’issue de cette période, si la famille souhaite renouveler la concession, elle doit payer de nouveau. Mais certains parents « oublient » cette obligation. Et, au bout du compte, la Ville se retrouve avec un grand nombre d’impayés. Pour régler ce problème, les services funéraires ont songé à profiter de la Toussaint – période de l’année où les visites au cimetière sont les plus fréquentes. Les employés ont scotché des avertissem­ents sur la tombe des défunts. Une étiquette, certes maladroite, où il est écrit : « Cette concession va être reprise. Merci de vous adresser rapidement, pour renouvelle­ment ou pour abandon de droits, à la mairie : cours Masséna - service état-civil et affaires funéraires »

« Indécent »

En venant fleurir leur tombe, de nombreuses personnes ont été choquées. « C’est quand même indécent d’avertir les gens de façon aussi cavalière ! J’ai aperçu ces mots sur la tombe de personnes que j’ai connues, s’indigne Christophe. On a presque envie de payer pour que les familles ne voient pas cela ! » Au Souvenir Français, dans le même temps, on récolte de l’argent à l’entrée du cimetière pour l’entretien des tombes et, parfois, pour payer les sommes dues par des familles qui ne donnent plus signe... de vie. « Cette année, la Ville s’est énervée parce qu’il y a de moins en moins de places dans nos cimetières. Alors nous avons pour consignes de reprendre les concession­s qui ne sont pas renouvelée­s, explique Christian Lauret, fonctionna­ire chargé de ce délicat dossier. Lorsqu’une concession arrive à échéance, nous adressons un avis à la famille. Mais parfois, ils changent d’adresse et nous n’avons pas les moyens de les rechercher. On les relance pendant dix ans, parfois. Là, pour toutes celles qui ont été marquées, cela fait plus de dix ans qu’il n’y a pas de paiement ! Une concession quinzenair­e, ou trentenair­e n’est pas perpétuell­e et doit être renouvelée. Ces affichette­s, c’est l’ultime avertissem­ent de la mairie. Ensuite, nous devrons reprendre la concession ». Près de 200 concession­s n’ont plus été payées depuis 2003 à Rabiac, et 300 aux Semboules. Leur occupant risque de se retrouver dans l’ossuaire des Semboules. « Nous avons un caractère humain à respecter, mais aussi un cimetière à gérer. Parce qu’on ne pourra pas étendre nos cimetières ad vitam aeternam... ».

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 ??  ?? Au cimetière des Semboules à Antibes, près de  concession­s n’ont pas été renouvelée­s. Les familles concernées ont été informées par un message scotché sur les tombes des défunts.(Photo Dominique Agius)
Au cimetière des Semboules à Antibes, près de  concession­s n’ont pas été renouvelée­s. Les familles concernées ont été informées par un message scotché sur les tombes des défunts.(Photo Dominique Agius)

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