Lelouch-Dujardin en avant-première à Nice
Cinéma Le réalisateur est venu présenter hier à Nice son nouveau film, Un + Une, échappée amoureuse au coeur de l’Inde pour Jean Dujardin et Elsa Zylberstein…
Un homme et une femme, plus une caméra et Claude Lelouch derrière… Il n’en faut pas plus pour réveiller de vieux, mais toujours vivaces souvenirs de cinéma. C’est ce que réussit très bien à faire Un + une, le nouveau film de Claude Lelouch, que le réalisateur et ses comédiens (Elsa Zylberstein, Alice Pol, Jean Dujardin, Christophe Lambert) sont venus présenter hier à Nice, à l’invitation du cinéma Pathé Masséna. Un + Une raconte l’échappée amoureuse d’Antoine, un compositeur de musique de films (Jean Dujardin en clone de Bébel, au blouson et à la casquette près) et d’Anna (Elsa Zylberstein), la femme de l’ambassadeur de France à Bombay (joué par Christophe Lambert). Deux êtres qui ne se ressemblent en rien, mais que tout attire l’un vers l’autre, bien qu’ils soient l’un et l’autre déjà heureux en amour. Du grand Lelouch, avec Un homme qui me plaît (Belmondo-Girardot 1969) et la musique de Francis Lai en référence et l’Inde éternelle comme décor. La rencontre attendue entre le toujours jeune réalisateur de 78 ans et l’acteur souvent présenté comme le successeur de Belmondo, tient toutes ses promesses. Avant la sortie du film en salles, le 9 décembre, Claude Lelouch, Elsa Zylberstein et Jean Dujardin nous ont raconté le tournage…
Il parait que c’est vous, Elsa, qui avez appelé Claude Lelouch pour lui proposer le film ? Elsa Zylberstein : C’est vrai. Tout a commencé comme un film de Lelouch. On se retrouve par hasard dans un avion Jean et moi assis à dix rangs l’un de l’autre. On se débrouille pour s’asseoir ensemble et on commence à parler de cinéma évidemment. Le nom de Claude arrive rapidement et Jean me fait écouter la musique d’Un homme qui me plaît, qu’il adore pardessus tout. Je lui dis : chiche quand on atterrit on appelle Claude et on lui dit qu’on veut tourner avec lui Claude Lelouch : dans ma carrière beaucoup d’acteurs m’ont dit qu’ils voulaient tourner avec moi, mais jamais avec autant de force. Elsa m’a dit littéralement « c’est où tu veux quand tu veux » ! Avec une telle déclaration d’amour je ne pouvais vraiment pas refuser…
L’idée, c’était de faire un remake d’Un Homme qui me plaît ? EZ : au départ, l’idée c’était nous deux, une parenthèse amoureuse, loin… L’imagination de Claude a fait le reste. CL : les deux films sont très différents, sur le fond et sur la forme, mais c’est vrai que ça m’a amusé de prendre le même point de départ et de voir où ça nous menait. En Inde, en l’occurrence… C’est très différent des États-Unis, je vous promets…
La forme du film est très libre. C’est un retour à la Nouvelle Vague ? CL : Je voulais un film qui soit une récréation. J’ai laissé entrer la vie dedans. En Inde, de toute façon, vous ne pouvez pas faire autrement. On avait millions de figurants autour de nous tous les jours. On les a utilisés pour les scènes de trains, de bus et de cérémonies. Les nouvelles caméras numériques permettent de faire des choses qu’on n’aurait jamais pu faire avant. Les gens n’avaient pas l’impression d’avoir une équipe de tournage en face d’eux. On était comme des touristes… Jean Dujardin : J’ai trouvé avec Claude plus de liberté et de jeunesse qu’avec n’importe quel autre réalisateur. Pour lui le tournage c’est un laboratoire. Je n’avais jamais vécu ça. Ca a été dur de retrouver les croix, les marques, le maquillage et les éclairages, après ce tournage en totale liberté… EZ : En tant qu’acteur on recherche toujours la vérité de la scène. Là pas besoin de chercher, la fiction et le réel se mêlaient sans arrêt. On était tout de suite dans le vif du sujet. Sans l’embourgeoisement habituel des tournages.