La réhabilitation des vallons se poursuit
Opération souterraine mais éminemment prioritaire pour les équipes de Suez : le curage des vallons et notamment celui de la Foux qui traverse Cannes, particulièrement touché
On ne fait pas forcément attention. Gilets jaunes et casques de chantier. Une tenue devenue presque banale depuis un mois. Pourtant, l’intervention des agents de Suez, à l’abri des regards puisqu’elle s’opère davantage en souterrain, est primordiale. Les inondations dantesques du 3 octobre n’ont, effectivement, pas occasionné que des dégâts en surface. Les vallons, et donc les collecteurs d’eaux usées qui les parcourent, ont été rudement abîmés. En dehors des travaux évidents de déblaiement et de réparation opérés un peu partout sur le bassin cannois, le curage s’avère prioritaire. Curer pourquoi ? Pour déboucher les canalisations qui ne fonctionnent plus normalement, trop obstruées pour acheminer les eaux usées jusqu’à la station d’épuration. Et, surtout, stopper leurs rejets en mer.
Déjà mètres de réseaux curés
Sur les 24 km de vallons cannois, les dégâts se concentrent essentiellement aujourd’hui sur une portion basse de la Foux de 1,5 km, vallon sur lequel sont raccordés près de 3000 branchements. Les équipes de Suez, renforcées par des effectifs venus de Marseille – et même de Savoie – ont démarré le curage depuis le 14 octobre. Les agents interviennent simultanément de chacun des bouts de la portion jusqu’à rejoindre leurs efforts au milieu. « Nous opérons par tronçon de 160 mètres, détaille Alexandre Decerle, chargé de projet chez Suez. Grâce à un camion spécial spécialement dépêché de Marseille, on envoie une pression d’eau de 150 bars. Ça agit comme un parapluie d’eau qui ramène le sable présent dans les canalisations. » Le curage de la Foux devrait s’achever d’ici une vingtaine de jours, si les conditions météo sont clémentes (les agents n’ont pas le droit d’intervenir par temps de pluie). Mais déjà, les hommes de Suez ont enlevé plus de 80 tonnes de sable et déchets coincés dans les collecteurs souterrains d’eaux usées. Sur le réseau d’eau pluviale, au creux du vallon (en surface), quelque 350 tonnes de gravats qui ont déjà été évacuées. « On a retrouvé de tout… du sable, des climatiseurs, des vêtements… Des dégâts de cet ordre-là, ça n’était jamais arrivé », confirme Alexandre Decerle. Au total, depuis les intempéries, plus de 25000 mètres de réseaux (eaux pluviales et usées) ont été curés par Suez sur l’ensemble du bassin, entre les vallons de Coudouron, Carimaï et, surtout, de la Foux. Des travaux, plus importants, placés sous l’autorité du syndicat de l’assainissement (SIAUBC), et donc des collectivités concernées, devront ensuite être engagés pour réparer pleinement l’ensemble des réseaux.