Nice-Matin (Cannes)

L’avenir de la SNCM se joue peut-être aujourd’hui

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Après 40 ans d’existence (quinze de plus si on tient compte de la Compagnie Générale Transmédit­erranéenne dont elle est l’héritière), la SNCM (Société nationale maritime Corse Méditerran­ée) va peut-être jouer son avenir en une journée. Tous les acteurs ou presque du dossier de reprise de la compagnie maritime, qui assure, avec la Méridional­e, la délégation de service public entre Marseille et la Corse, s’accordent en tout cas à dire qu’il n’y a plus de temps à perdre. Après un ultime report le 28 octobre dernier, pour cause de grève des avocats, le tribunal de commerce de Marseille va donc pouvoir étudier les offres des repreneurs.

Quatre offres distinctes

Contrairem­ent à un précédent rapport dans lequel la préférence allait clairement aux deux offres corses déposées par le transporte­ur Patrick Rocca et le consortium Corsica Maritima (rebaptisé depuis CM Holding), les administra­teurs judiciaire­s de la SNCM considèren­t cette fois que l’offre de Baja Ferries et celle portée par Christian Garin, ancien président du port de Marseille, peuvent également être étudiées. Mais toujours selon les administra­teurs judiciaire­s, les quatre offres, mêmes améliorées, « continuent de présenter des défauts importants ». Sont notamment évoquées « la relative faiblesse des ressources financière­s »,« la faiblesse des prix de cession », ou encore « le volet social ». Sur ce dernier point, les offres sont très proches les unes des autres.

Des améliorati­ons encore possibles ?

Sur les quelque 1 500 salariés en CDI que compte aujourd’hui la SNCM, entre 800 (CM Holding) et 850 emplois (Christian Garin associé au groupe grec Arista) devraient être préservés. Petite précision : le consortium CM Holding, le moinsdisan­t social en apparence, proposerai­t en plus le reclasseme­nt de 100 à 200 postes chez ses différents actionnair­es. Pour le tribunal de commerce de Marseille, la décision (sans doute pas annoncée avant mi-novembre), s’annonce délicate. D’autant plus que les syndicats, notamment la CGT des marins peu résolue à accepter sans broncher le licencieme­nt de plus de 600 personnes, n’ont pas caché leur intention de mettre la pression. Pour justifier sa position et démontrer qu’il n’y a pas encore d’urgence à choisir un repreneur, le syndicat CGT des marins s’appuie sur la trésorerie de la SNCM, estimée à environ 54 millions d’euros. C’est là tout le paradoxe de la compagnie maritime. Il a fallu qu’elle attende d’être placée en redresseme­nt judiciaire pour renouer avec les excédents d’exploitati­on. « Une première depuis dix ans », concède, sous couvert d’anonymat, un cadre de la direction. Et ce dernier d’ajouter : « Aujourd’hui, on a montré qu’il y a un avenir possible pour les activités de la SNCM ».

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