Air cocaïne : un des pilotes interrogé par la juge
Neuf jours après une rocambolesque fuite depuis la République dominicaine, Bruno Odos, un des deux pilotes impliqué dans l’affaire, a été entendu hier à Marseille
Embarquement de valises de cocaïne et fuite rocambolesque de République dominicaine vers la France. La juge d’instruction en charge de l’enquête française sur l’affaire Air Cocaïne est entrée, hier, dans le vif du sujet lors de l’interrogatoire de Bruno Odos, l’un des deux pilotes mis en cause. Soupçonné d’être impliqué dans ce vaste trafic de drogue transatlantique, M. Odos est arrivé peu avant 9 h au palais de justice de Marseille, à l’arrière d’une voiture de gendarmerie, dissimulant son visage derrière une veste. Le pilote « s’est expliqué toute la journée » devant les juges d’instruction, clamant son innocence « avec la plus grande vigueur et la plus grande fermeté », a relaté son avocat Me Jean Reinhart.
Un douanier en poste à Toulon soupçonné
Condamné comme son collègue Pascal Fauret, à 20 ans de prison à Saint-Domingue, où il attendait son jugement en appel, il a été maintenu en détention provisoire, a indiqué hier soir son avocat. «Ilfaut faire plaisir à Saint-Domingue, à une logique d’enquête qui nous dépasse », a déploré Me Jean Reinhart devant la presse. M. Fauret devrait être entendu aujourd’hui. Le comité de soutien des pilotes a vait dores et déjà dénoncé un maintien en détention qui s’expliquerait, s’il était prononcé, par «un mouvement d’humeur judiciaire ou un geste à l’égard des Dominicains ». Pour ces deux pilotes, il s’agit des premières auditions par un juge depuis qu’ils ont mis le pied en France. Tous deux sont visés par un mandat d’arrêt international émis par la République dominicaine, mais semblent définitivement à l’abri de la justice de ce pays, puisque Paris a écarté l’hypothèse d’une extradition. Ils auront passé neuf jours en liberté hors de République dominicaine, au terme d’une fuite par bateau puis par avion, avec la participation de l’eurodéputé FN Aymeric Chauprade et d’un assistant parlementaire de ce dernier et de Jean-Marie Le Pen, Pierre Malinowski. Une condamnation définitive