Sarkozy géolocalisé
Outre les faits de trafic, l’affaire a pris une tournure politique depuis la révélation d’une demande de géolocalisation de l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy. M. Sarkozy, dont le nom est apparu de manière incidente dans l’enquête, car trois vols avaient été affrétés pour son compte auprès de SN-THS par la société Lov Group de son ami Stéphane Courbit, s’en est insurgé hier. « Je n’ai pas plus de droits que les autres, mais je n’en ai pas moins non plus », a-t-il clamé, s’interrogeant sur le fait de savoir si la garde des Sceaux et le président de la République étaient au courant de la démarche. Le Premier ministre Manuel Valls a répondu quelques heures après, devant l’Assemblée nationale, que le gouvernement n’avait pas été informé de cette décision de géolocaliser le téléphone. à Saint-Domingue pourrait éventuellement être un obstacle à un nouveau procès des pilotes en France, nul ne pouvant être jugé deux fois pour les mêmes faits, mais ce principe ne s’oppose pas dans l’immédiat à la poursuite de l’enquête, a précisé M. Reinhart. L’audition des pilotes vient nourrir un épais dossier, ouvert début 2013 à Marseille sur ce trafic de drogue transatlantique, qui a débuté par un renseignement des gendarmes sur le « comportement suspect » de passagers d’un Falcon 50 ayant atterri un mois plus tôt à Saint-Tropez (Var). La justice soupçonne les pilotes, ainsi que deux autres Français, Nicolas Pisapia et Alain Castany,
condamnés comme eux en République dominicaine mais qui s’y trouvent toujours, d’avoir importé de la cocaïne en France, cachée dans des dizaines de valises chargées dans ce jet privé. Plusieurs vols de cet avion, affrété par une société de location, SN-THS, basée à Bron (Rhône), sont suspects aux yeux de la justice française. Un douanier en poste à Toulon est également soupçonné de complicité, un homme d’affaires, Franck Colin, a reconnu avoir affrété l’avion et les deux patrons de la SN-THS sont également suspectés d’être impliqués.