Le Goncourt attribué à Boussole de Mathias Enard
Le jury du Goncourt a choisi « l’audace » en couronnant, hier, le romancier Mathias Enard pour Boussole (Actes Sud), un roman érudit sur l’Orient, que le romancier a dédié « aux Syriens en général et aux gens qui souffrent » dans cette région tourmentée. Mathias Enard, qui était en lice avec trois autres candidats, a remporté le prix par six voix contre deux voix pour Tobie Nathan et une pour Hédi Kaddour, l’auteur franco-tunisien qui était le grand favori de ce prix.
Le prix Renaudot revient à Delphine de Vigan
D’une « érudition extraordinaire », Boussole peut « faire peur » à certains lecteurs, a admis Bernard Pivot, le président du Goncourt. « Mais, il faut avoir l’audace d’écrire un livre comme celui-ci et il faut avoir l’audace de le lire », a-t-il ajouté. Écrivain fasciné par l’Orient, Mathias Enard, ans, dont l’oeuvre est d’une originalité rare dans le monde des lettres, était considéré par les critiques comme celui qui « méritait » le plus le Goncourt. Au même moment, le jury du prix Renaudot choisissait une oeuvre d’un accès plus facile avec Delphine de Vigan pour son thriller psychologique D’après une histoire vraie (JC Lattès), un roman plébiscité par le public. « C’est une reconnaissance du milieu littéraire à laquelle je suis très sensible », a souligné la seule femme en lice pour le Renaudot.