Crash en Égypte : analyse des boîtes noires russes en cours
Les enquêteurs ont commencé, hier, à analyser le contenu des boîtes noires de l’Airbus russe pour tenter de déterminer si son crash avait été provoqué par un accident ou un attentat, mais le processus risque de prendre du temps. Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a fustigé, dans un entretien avec la BBC, la « propagande » du groupe État islamique (EI), qui a affirmé samedi avoir « fait tomber » l’Airbus A321 en représailles aux bombardements russes en Syrie. En l’absence de toute certitude sur les causes du crash, les autorités attendent beaucoup de l’analyse des « boîtes noires », les deux enregistreurs de vol – l’un enregistrant les conversations à bord, l’autre les paramètres de vol – qui a commencé en début d’après-midi dans les locaux du ministère de l’Aviation civile au Caire, a annoncé un haut responsable de cette administration, sous couvert de l’anonymat.
Une bombe ?
« L’opération, complexe, risque de prendre beaucoup de temps, en fonction de l’état des enregistreurs », a-t-on ajouté dans les milieux de l’enquête, et rien n’avait filtré en début de soirée. Parallèlement, les recherches continuent pour retrouver les derniers corps des 224 victimes et d’éventuels indices disséminés sur une
large zone dans le désert du Sinaï. Outre des Russes, cinq enquêteurs français sont à l’oeuvre en Égypte pour le Bureau enquête accidents (BEA), aux côtés d’homologues allemands du Bundesstelle für flugunfalluntersuchung (BFU), comme le prévoit la procédure internationale pour ces deux pays piliers du consortium européen Airbus. Six experts français d’Airbus les épaulent.
Metrojet, la compagnie russe exploitant l’appareil qui appartient au transporteur Kogalymavia, a assuré lundi que seul un facteur « extérieur », qu’elle n’a pas précisé, pouvait expliquer le crash. Elle a ainsi rejeté la possibilité d’« une défaillance technique ou une erreur de pilotage » et souligné l’« excellent état » de l’avion. Le président Sissi a également affirmé que « cela prendra du temps » pour déterminer la cause du crash.
« Voyez le vol de la Pan American qui s’est écrasé en Europe, cela a pris des années avant de trouver la vérité (...) Nous ne pouvons pas simplement tirer des conclusions hâtives », a-t-il ajouté sur la BBC. En 1988, un Boeing 747 de la compagnie américaine s’était désintégré audessus de la ville écossaise de Lockerbie quelques minutes après son décollage, d’une manière semblable à ce qui est arrivé samedi à l’Airbus A321.