L’armée russe dit avoir bombardé des cibles en Syrie
L’armée russe a annoncé, hier, avoir pour la première fois bombardé des « cibles terroristes » en Syrie grâce à des informations données par ce qu’elle présente comme « des représentants de l’opposition » syrienne. «Nous avons créé un groupe de coordination dont la composition (...) ne peut pas être rendue publique », a déclaré le chef des opérations militaires russes en Syrie, le général Andreï Kartapolov, évoquant seulement une « coopération étroite » permettant d’unifier les efforts de l’armée loyale au président Bachar al-Assad et de « forces patriotiques syriennes » ayant été auparavant dans l’opposition. « Ces forces patriotiques, bien qu’elles aient combattu pendant quatre ans les forces gouvernementales, ont placé l’idée de préserver un État souverain et uni au-dessus de leurs ambitions politiques », a-til ajouté. Il n’a pas précisé qui étaient ces « forces patriotiques », l’armée syrienne libre (ASL) ou tout autre groupe rebelle nationaliste, l’opposition en exil ou celle tolérée par le régime de Damas. Grâce aux « coordonnées » fournies par les opposants, avions russes ont bombardé cibles dans les régions de Palmyre, Deir Ezzor, Ithriya et à l’est d’Alep, touchant notamment un « centre de commandement » de l’organisation État islamique (EI). « Les coordonnées de ces cibles nous ont toutes été données par des représentants de l’opposition syrienne », a-t-il affirmé.
« Au moins morts dans des raids aériens »
Au total, selon le haut-gradé russe, l’aviation russe a effectué sorties et frappé cibles depuis le début de l’intervention militaire de Moscou, le septembre. Le général Kartapolov a assuré que camps d’entraînement terroristes, dépôts de munitions et ateliers de fabrication de mines ou de missiles ont été détruits, ce qui a contribué à « désorganiser durablement l’organisation et l’approvisionnement des terroristes ». Depuis le début de son intervention en Syrie, la Russie dit viser exclusivement l’EI et d’autres groupes « terroristes » à la demande du régime de Damas. Washington et ses alliés affirment que les raids russes sont destinés à sauver le régime du président Bachar al-Assad et touchent peu l’EI mais surtout d’autres groupes hostiles au régime de Damas. Au moins personnes – combattants de l’EI et dix civils – ont été tuées, hier, dans des raids aériens sur la ville de Raqa, capitale de facto de l’organisation extrémiste dans le nord de la Syrie, a déclaré à l’AFP le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane.