Nice-Matin (Cannes)

« Un vent de fraîcheur »

FOOTBALL LIGUE 1 (9e JOURNÉE - EN RETARD) / NICE - NANTES (18H30, À L’ALLIANZ RIVIERA) Alors qu’en cas de victoire contre Nantes le Gym intégrera le Top 5, Jean-Pierre Rivère savoure la bonne passe actuelle. En ce début de saison, le président retrouve e

- VINCENT MENICHINI

Président, on vous imagine particuliè­rement satisfait par le début de saison de votre équipe... Satisfait, oui... Mais je reste persuadé qu’on aurait pu mieux faire. Je suis exigeant, c’est peutêtre un défaut (sourires).

En cas de victoire contre Nantes, le Gym serait tout de même cinquième après douze journées. Oui, mais avant ce match, une victoire est autant hypothétiq­ue qu’une défaite.

Au vu des deux dernières saisons, n’est-ce pas inespéré tout de même ? (Il marque une pause). Tout le monde est surpris. Or, au club, on l’est beaucoup moins. Claude (Puel) et l’ensemble des composante­s ont effectué un travail de fond. La saison dernière, j’ai vu des très bons matchs à l’extérieur. C’était certes moins le cas à l’Allianz. Il ne manquait pas grand-chose pour que ça tourne dans le bon sens. Les fondations étaient là. Le recrutemen­t a été pensé en amont avec une vraie recherche de complément­arité entre les joueurs. Le travail a été remarquabl­ement fait par la cellule. Ça a été long, mais on a tenu le cap sur nos objectifs, à l’image des arrivées tardives de Le Bihan et Ricardo. Et puis, le fait que Hatem soit là bonifie le tout.

Est-ce une aubaine d’avoir un joueur comme lui ? Je suis persuadé qu’il va faire une saison complète chez nous, n’en déplaisent à certains. Il a la chance d’évoluer dans un collectif de qualité. Un joueur n’a jamais fait une équipe, mais il peut en revanche la bonifier. Dans une grande équipe, il y a souvent un grand joueur. Peut-il rester plus d’une saison ? Dans le football, rien n’est impossible. On ne s’interdit aucune réflexion.

Son contrat se termine-t-il en juin  ? Je ne commente jamais les durées.

Imaginons qu’un club pose vingt millions d’euros sur la table lors du mercato hivernal...

On leur dira : “Merci, au revoir...”

Vous avez retrouvé un peu de plaisir ? J’ai la satisfacti­on de voir le club avancer. Elle n’est pas personnell­e. Je prends un peu de plaisir, mais je n’oublie pas tout. Je me régale à regarder cette équipe jouer en ce moment.

Vous êtes président depuis juin . Auriez-vous imaginé vivre autant de choses ? Je savais que ce n’était pas simple, mais de là à être aussi vivant... C’est une aventure qui est complèteme­nt différente que celle que l’on peut vivre dans une entreprise traditionn­elle.

Si c’était à refaire, vous investirez dans le football (douze millions d’euros, ndlr) ? Si je ne l’avais pas fait, j’aurais pu regretter. J’ai rencontré des personnes de qualité au sein du club. C’est un plaisir de collaborer avec elles. J’ai toujours cru qu’on allait y arriver.

Que répondez-vous à ceux qui considèren­t que vous êtes uniquement là pour réaliser une plus-value commercial­e ? S’ils pensent que dans le foot, vous prenez un club et que vous gagnez beaucoup d’argent... Ceux-là n’ont qu’à venir me voir, je leur vendrai le club. On m’a toujours dit que dans le foot, on perdait de l’argent. Ce que j’ai gagné dans ma vie, je me suis battu pour l’avoir et je n’ai aucune intention de le perdre.

Avez-vous songé à jeter l’éponge par moments ? Oui, bien sûr. Les excès ne sont jamais bons. Parfois, je me suis demandé ce que je faisais là. J’ai tout pour être heureux et quand on met en danger votre bonheur, vous vous dites : “Mais pourquoi je me gâche la vie ?” Cependant, je n’aurais jamais quitté le navire en pleine tempête. Je veux que les gens qui prendront la suite soient sur des rails.

Le contrat de Claude Puel s’achève l’été prochain. Est-il prématuré d’évoquer l’avenir de votre entraîneur ? Il y a peu de clubs où l’on se pose aussi rapidement ce genre de questions. C’est aussi le cas à

h Paris, avec Laurent Blanc qui est en fin de contrat. C’est un sujet qu’on évoquera bien volontiers, mais plus tard.

Qu’en est-il de vos relations ? Il y a le passé, le présent et l’avenir. Ensemble, nous voulons faire progresser ce club, donner du plaisir à nos supporters et, donc, réaliser une belle saison. On n’est pas en conflit.

Vous pourriez donc prolonger son contrat ? Bien sûr.

Quid du centre d’entraîneme­nt ? Les travaux vont démarrer en décembre pour une livraison espérée mai-juin . Le financemen­t n’est pas encore bouclé (il devrait coûter quinze millions d’euros, ndlr).

Quelles peuvent être vos ambitions ? C’est un championna­t ouvert. Si l’on me donne le choix entre une Coupe ou finir deuxième, je prends la seconde option. On fera le point en fin de saison pour afficher nos objectifs. Ce qu’a produit l’équipe a apporté un vent de fraîcheur dans cette Ligue . Après, ce n’est pas toujours évident de gérer la surexposit­ion médiatique.

L’interdicti­on des supporters à Marseille ? C’est un déplacemen­t toujours attendu et l’on prive des enfants, des familles entières d’une belle journée. Nos supporters n’ont pas été gâtés en terme de résultats ces dernières saisons, donc c’est plaisant pour eux de voir leur équipe aussi bien jouer. Ces interdicti­ons ne sont en aucun cas la solution.

ALLIANZ RIVIERA

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(Photo F. Chavaroche)

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