Nice-Matin (Cannes)

Il était une fois l’exode

- PHILIPPE DUPUY

EN MAI FAIS CE QU’IL TE PLAÎT De Christian Carion (France). Avec August Diehl, Olivier Gourmet et Mathilde Seigner. Durée :  h . Genre : drame, guerre. Notre avis : ★★★

L’histoire Fuyant le nazisme, Hans (August Diehl) et son jeune fils Max (Joshio Marlon) se réfugient dans un petit village du Nord de la France, où ils se font passer pour des Belges. Découvert et soupçonné d’espionnage, alors que la guerre est déclarée, Hans est arrêté. Max est recueilli par Suzanne, l’institutri­ce du village (Alice Isaaz). En mai 1940, face à l’avancée des troupes allemandes, Paul, le maire du village (Olivier Gourmet) décide de l’évacuer pour rejoindre Arras. Suzanne emmène Max avec elle. Après s’être évadé en compagnie d’un officier écossais, Hans trouve un message de Max sur le tableau de l’école du village lui donnant rendezvous à Arras. Il part à sa recherche parmi le flot des réfugiés de l’exode, sous la menace des troupes et des avions allemands…

Notre avis Lorsqu’il a écrit le scénario d’En mai fais ce qu’il te plaît, il y a trois ans, pour faire plaisir à sa maman vieillissa­nte, qui lui a souvent raconté l’histoire de ce fameux mois de mai 1940, Christian Carion ne se doutait pas que les questions d’exode et de réfugiés reviendrai­ent à la Une de l’actualité. Au début du film, un carton rappelle que huit millions de Français fuirent cette année-là l’avancée des troupes allemandes. Près d’un quart de la population à l’époque ! Par peur d’être accusé d’opportunis­me, le réalisateu­r de L’Affaire Farewell et de Joyeux Noël, ne tient pas tellement à faire le rapprochem­ent avec la situation des réfugiés syriens et se borne à rappeler que « ceux qui vont à pied sont rarement les bienvenus. En 40 comme aujourd’hui. »Le film d’ailleurs ne s’appesantit pas sur l’accueil fait aux réfugiés de l’époque par leurs propres concitoyen­s. Sans occulter les difficulté­s rencontrée­s sur la route de l’exil, il préfère en garder des images positives et solaires qui correspond­ent, explique le réalisateu­r, « au vécu de sa mère, alors âgée de 14 ans et pour laquelle ce voyage, dans la chaleur du mois de mai le plus chaud du XXe siècle, constitua surtout une aventure mémorable. » La musique d’Ennio Morricone et la photograph­ie inspirée des films de Terrence Malick finissent de donner à l’affaire un côté « Petite maison dans la prairie ». C’est un peu « l’exode pour les Bisounours », certes, mais l’histoire est belle et bien racontée. Et on n’est pas obligé de se faire mal à chaque fois qu’on va au cinéma.

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