Nice-Matin (Cannes)

Draguignan : presqu’une vie dans la peau de Polnareff

- B.D.

Joseph Gil adore depuis toujours Michel Polnareff. Quand sort « la Poupée qui fait non » en 1967, il a dixsept ans et un air de famille avec le chanteur. À part les cheveux. Longs et raides pour l’artiste à l’époque. Frisés naturellem­ent pour celui que tout le monde connaît à Draguignan, dans le Var, sous le surnom de Pépito. Qu’à cela ne tienne! Bien décidé à pousser la ressemblan­ce jusqu’au bout, le Dracénois d’adoption, il est né à Bargemon, part chez le coiffeur et en ressort le cheveu bien lisse. Son sacrifice sera de courte de durée. Au début des années soixante-dix, le créateur de « Marilou » adopte une nouvelle coiffure avec boucles blondes s’étalant en cascade. Tandis que ses yeux seront définitive­ment cachés par la désormais fameuse paire de lunettes blanches. En faisant de même, Pépito se transforme alors en véritable sosie de Polnareff.

Un couscous indigeste

Mais sans pour autant s’identifier totalement à l’artiste, « contrairem­ent à certains qui s’investisse­nt à fond pour leur idole et négligent tout le reste » , confie Pépito, même s’il reconnaît que son look l’a bien aidé. Auprès de la gent féminine d’abord et pour ses shows de strip-tease qu’il présentait dans les boîtes de nuit de la Côte, des années soixante-dix à quatre-vingt. Et là encore, non sans une certaine similitude avec l’auteur de « Je suis un homme », « Polnareff a montré son cul sur une affiche, moi tout le reste dans mes spectacles… » Sa notoriété s’arrêtera là. Car pas question pour lui de devenir le clone officiel de la star, « en France, contrairem­ent aux États-Unis, les sosies sont rabaissés » , explique-t-il en faisant allusion à la publicité d’une célèbre boite de crédit à la consommati­on. Et ne lui parlez surtout pas du film « Podium » où un certain « Couscous » joue les Polnareff, « c’est indigne de se foutre ainsi de la gueule de ce grand artiste » .

Autographe­s et selfies

Alors tant pis pour la gloire. Joseph lui préfère nettement la reconnaiss­ance des gens de la rue, « on m’arrête souvent pour me faire signer des autographe­s ou faire des selfies. Il y en a même qui me prennent pour le véritable Polnareff. Je les fais un peu marcher avant de leur dire la vérité » , en sourit-il, bien décidé à ne jamais rien changer de son apparence, malgré le temps qui passe. « C’est ma façon à moi de perpétuer l’image d’une certaine époque du chanteur » . Et même jusque dans l’audelà, « je voudrais être enterré en tenue blanche et avec mes lunettes sur le visage » , souhaite celui qui finalement n’aura qu’un seul regret : « J’ai vu plusieurs fois Polnareff sur scène mais je ne l’ai jamais rencontré » . Ta vie n’est pas finie Joseph…

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(Photos B. D.) Pépito entretient depuis des années son look Polnareff.

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