Nice-Matin (Cannes)

H comme huile blanche

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Les traitement­s d’ hiver servent à lutter contre les insectes et les maladies qui hivernent à l’état dormant sur les arbres fruitiers. Parmieux, l’huile blanche, qui s’occupe des premiers, est un produit bio. Enfin, plus ou moins… Les insectes ravageurs passent l’hiver dans les anfractuos­ités des écorces des arbres. Sous leur forme hivernante, oeufs, larves et adultes en diapause attendent le réchauffem­ent des températur­es pour se réveiller au printemps. On détruit ces pucerons, psylles, cochenille­s et autres carpocapse­s en pulvérisan­t sur le tronc et les branches une solution huileuse qui va les recouvrir et les asphyxier. Les huiles blanches peuvent être d’origine minérale, issues du raffinage du pétrole, ou bien totale- ment naturelles, sous la forme d’huile de colza. Si les deux sont utilisable­s en agricultur­e biologique, on comprend bien que l’une est cependant plus durable que l’autre. Mélangée à de l’eau directemen­t dans le pulvérisat­eur, on les applique pour bien mouiller l’écorce jusque dans ses plus profonds recoins. Un premier passage a lieu à la chute des feuilles, et un second, à la fin de l’hiver. Les adeptes du « fait maison » auront remarqué que l’huile de colza vendue en jardinerie et dosée à environ 800 g / litre d’eau était nettement plus chère que celle vendue au rayon alimentair­e de leur grande surface préférée. Rien n’empêche donc le jardinier économe à tendance autarcique de fabriquer sa propre huile blanche. Il prendra soin cependant d’ajouter à son dosage 5 cl de savon noir, qui fera office d’émulsifian­t, indispensa­ble pour permettre à l’huile de se mélanger correcteme­nt à l’eau. Ça tombe bien, c’est un produit plein de potasse et, qui plus est, insecticid­e !

Benoit Charbonnea­u

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