Nice-Matin (Cannes)

Les dernières heures de l’aventure...

FOOTBALL COUPE DE FRANCE (32E DE FINALE) L’ultime ligne droite de la JSSJB fut pour le moins intense, hier. Florilège de ce qu’ont vécu les hommes de Martino, du Mont Leuze au Louis-II via Villefranc­he, où les joueurs étaient au vert

- CHRISTOPHE­R ROUX

Samedi : soirée

frissons

C’était le point de départ de la mise au vert berlugane. Samedi soir, dans l’une des salles du domaine du Mont Leuze, Stéphane Martino avait regroupé ses soldats pour leur donner des consignes et chasser toutes les émotions accumulées dans les coeurs et dans les têtes depuis le début de semaine. Ainsi, à tour de rôle, coach, présidents, ostéo ou kiné ont pris la parole. Un entretien les yeux dans les yeux que Martino a souhaité pour ne pas voir son groupe piégé par les émotions d’un match au Louis-II. « Jeveux qu’on arrive tôt au stade parce que je trouve qu’on est bien dans l’état d’esprit. Je veux qu’on garde ça. Pensez au contexte ce soir avant de dormir, tranquille­ment. Soyez dans l’émotion ce soir et demain pensez football. On a confiance en nous mais ne faites pas les cons en croyant gérer le Louis-II facilement. Demain (lire hier, ndlr), regardez, appréciez mais une fois dans le vestiaire, il n’y aura plus de stade, de tribunes et de supporters. Il va falloir faire un gros match, non pas de L1, mais de DHR. C’est ce qu’on sait faire. En bloc, ensemble, on peut réaliser un truc. Si l’un d’entre vous commence à vouloir se faire remarquer, à penser à soi, c’est un enfoiré….Vous brillerez toujours plus en équipe. Notre force, c’est nous. » Des mots puissants. Les premiers d’une longue série. Marcel Martino, père de Stéphane, conclut. «Les gars, je suis fier de mon fils, mais vous aussi vous êtes formidable­s ! » le petit-déjeuner pour réveiller les corps. Etirements, courses, marche sont au programme. Martino en profite pour taquiner Meddour venu au rassemblem­ent avec son casque audio sur les oreilles. L’ambiance est bon enfant. Fabien Lefaucheux et Joseph Tavares titillent Hichem Ferreri, tout fin et surnommé ‘‘Moustique’’, alors que le groupe chauffe les muscles trapèzes. « Hichem il est mort déjà. Un exercice et c’est comme s’il avait fait une séance de muscu. » Une fois éveillés, les Berlugans se regroupent en cercle. Sahour, 36 ans, cadre du collectif, prononce quelques mots. « Les gars, il faut vivre le rêve jusqu’au bout. On peut le faire ou pas? » La réponse vient du tac au tac « Bien sûr qu’on peut le faire ! »

h: la ferveur

berlugane

(Photo C. R.)

France Bleu Azur a décidé d’assurer un direct toute la matinée depuis la place DeGaulle, à Beaulieu. Les Berlugans sont là, enlacent Martino, Thierry Crétier, le manager général, et les deux présidents Volpi et Ganovelli avec chaleur. Le coach serre et embrasse Flavia, sa fille de 14 ans. Une gamine qui dévore son paternel des yeux. Un regard où brille une fierté incommensu­rable. « Je suis danseuse mais je m’intéresse au foot grâce à mon père. Je suis fan de lui et des joueurs. Je n’aurais jamais cru l’entendre un jour à la radio. C’est le cadeau de Noël que j’attends depuis le début des vacances. J’ai hâte que le match commence. J’ai même la boule au ventre, je stresse autant qu’eux ». Son père, au micro du journalist­e Jean-Baptiste Marie, lui, mesure l’ampleur de l’événement pour toute une population. « On travaille depuis un an et demi. Voir toutes ces personnes heureuses et prêtes à nous soutenir, il n’y a rien de plus beau. On se rend compte qu’on fait du bien à tout le monde. »

 h  : l’arrivée

au stade

L’un des derniers grands moments de l’avant-match s’est exprimé à la découverte du Louis-II. Avant ça, après un repas composé de crudités, poulet, pâtes et salade de fruit, les joueurs préparent leurs sacs. Meddour et Pereira, les ambianceur­s du groupe, se trémoussen­t sur du Justin Bieber. D’autres, pour se concentrer se plongent dans une petite sieste. « On dirait qu’on va en boîte mais pas jouer un match de foot », plaisante Yann Mariotti, au moment de mettre sa chemise et son costume pour rejoindre Monaco. Après la causerie du coach, fermée aux médias, à 15 h 30, les Azuréens s’engouffren­t dans le bus, habillés avec classe. Pereira met de la musique et le groupe chante par séquences. A 16h30, après des bouchons qui agacent Martino, également obligé de rappeler à l’ordre certains joueurs un peu trop excités, l’enceinte de l’ASM apparaît, avec une cohorte de supporters berlugans à travers laquelle le bus se fraie un passage. Les joueurs posent leurs sacs au vestiaire et pénètrent sur le pré. «Je faisais le mec. On se dit que ça va aller, mais ça fait quelque chose d’être là », lâche Piselli. De son côté, Maxime Silvestri est surpris par la taille du stade. « Je me disais que la pelouse était plus grande, comme à la télé, avec la piste d’athlétisme. En fait, c’est tout petit. » Les joueurs retournent au vestiaire et enfilent leurs maillots d’échauffeme­nt. Nous les laissons là. L’aventure a pris fin sous les coups de 20 h, mais Dieu qu’elle fut belle.

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 h, hier soir : dans un stade Louis-II prêt à vibrer, les Berlugans touchent enfin leur rêve du doigt. Une photo de famille inoubliabl­e. (Photo Franck Fernandes)
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(Photo C. R.)
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(Photo C. R.)
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