Étoiles et moines Shaolin à Marseille, Toulon et Nice
Spectacle Ils ont un talent fou, un sens aigu de la mise en scène. A la hauteur du Cirque du Soleil, les Étoiles du cirque de Pékin vont, en février, briller à trois reprises dans la région
C’est un spectacle inédit qui tient davantage du musichall que du cirque. Pas de Monsieur Loyal ni de clowns et encore moins d’animaux. Rien que des femmes, des hommes, un talent fou et une montagne de travail. À l’instar de ce colosse qui jongle avec des jarres dont la plus impressionnante – huit kilos – virevolte à plusieurs mètres au-dessus de la scène avant de se poser en douceur sur son crâne, sans cesser de tournoyer. Une révolution que ces Étoiles du cirque de Pékin où l’on verra s’affronter, dans une chorégraphie millimétrée, des moines Shaolin à l’épreuve des bâtons, des lances et des sabres. Quarante-cinq participants au total, dont trente-huit artistes choisis parmi les meilleurs de toutes les provinces de Chine. Autre numéro d’exception, celui des jeunes acrobates dont les sauts périlleux, sur un fil élastique, concourent à l’exclusivité mondiale du programme. Cette affiche, on la doit à Alain Pacherie, fondateur du Cirque Phénix, qui a reçu en quinze ans 6 millions de spectateurs sous le plus grand chapiteau sans mât d’Europe, érigé chaque hiver sur la pelouse de Reuilly, à Paris. Pour écrire cette partition, il a d’abord organisé voilà deux ans, en Chine bien sûr, un casting ouvert aux 18 000 artistes de cirque du pays. Son obsession : « Faire passer de l’émotion. Quand on sort d’un spectacle, il doit en rester quelque chose, sinon c’est raté. » La sélection des numéros étant faite, Alain Pacherie a imaginé un scénario, composé un accompagnement musical et choisi les costumes, dont il faut saluer la qualité : tout, ici, est superbe. L’histoire que racontent ces Étoiles du cirque de Pékin est celle d’un enfant « élu » qui suscite la convoitise dans tout l’Empire et que des brigands viennent enlever. Séparé de sa famille, il vivra des aventures extraordinaires avant de retrouver ses proches. Sur cette trame bien rôdée, Le petit Dragon s’apprête à conquérir la France. Associé avec Gilbert Coullier pour cette tournée, Alain Pacherie n’en est évidemment à son coup d’essai. Pékin vient après Cuba et précède l’Afrique. Sa passion est née dans les années soixante-dix, lors d’une rencontre avec Annie Fratellini, « l’inventrice du cirque moderne ». Avec le soutien de Pierre Étaix, il a créé le Festival mondial du cirque de demain, dédié aux artistes de moins de 25 ans, et dont la 37e édition couronnera vingt-quatre talents en janvier à Paris. Peut-être les retrouvera-t-on un jour sous le chapiteau du Cirque Phénix : c’est tout le mal qu’on leur souhaite.