millions
C’est le montant global de la facture des inondations d’octobre dans les Alpes-Maritimes, révisé à la hausse par la préfecture.
Trois mois après les inondations de la nuit du 3 au 4 octobre dans les Alpes-Maritimes, la plaie reste béante. La vague de pluie qui s’est brutalement abattue sur la Côte d’Azur a emporté vingt et une vies, laissé sur le flanc des dizaines de milliers de sinistrés, touché l’économie de plein fouet. La facture s’élève désormais, selon la préfecture, à près de 800 millions d’euros (lire par ailleurs). Mais ces inondations sont avant tout un drame humain. Les déchirures intimes, les séquelles psychologiques, sont omniprésentes.
Deux cents litres d’eau par m
« Il y a des personnes en grande difficulté. Certaines sont toujours prostrées, souligne Philippe Castanet, sous-préfet de Grasse. Elles sont dépassées par ce qui est arrivé et peinent à se relever, voire à demander de l’aide. Beaucoup, et c’est louable, cherchent à se débrouiller par elles-mêmes. Mais il y a des fois où il faut savoir se faire aider », commente Philippe Castanet. Ce soir-là, quelque 200 litres d’eau par m2 se sont soudainement abattus sur les villes de Cannes, Le Cannet, Mandelieu, Vallauris, Antibes, Biot, VilleneuveLoubet, etc. Emportant des vies au passage. Leurs familles portent le poids du deuil et le sentiment d’une douloureuse injustice. Leurs proches sont morts piégés dans le parking de leur résidence, comme à Mandelieu-la-Napoule; dans un mini-tunnel comme à Golfe-Juan; dans leur maison de retraite comme ces trois pensionnaires du Clos Saint-Grégoire à Biot, ou emportés par les eaux du boulevard du Midi à Cannes. Pour ne citer que ces tragiques exemples. Au total, ce sont 65 000 personnes qui ont été sinistrées. Selon le sous-préfet, il est probable qu’une dizaine de milliers d’entre elles demeurent dans une situation difficile, bataillant avec leurs assurances notamment. Certains sinistrés, assurés au tiers, ne seront pas remboursés.
Rien de pérenne
D’autres sont relogés provisoirement, certains dans des résidences de tourisme. Des situations qui n’ont rien de pérenne. Mais que tentent de traiter les communes, le conseil départemental et les chambres consulaires. Le préfet des Alpes-Maritimes, Adolphe Colrat, a d’ailleurs positionné deux agents temporaires chargés de prendre des contacts sur le terrain, afin de repérer des situations qui auraient échappé aux pouvoirs publics. Débloquer des situations. C’est ce qu’ont fait les milliers de bénévoles mobilisés depuis les intempéries. On leur doit d’avoir remis un mot, essentiel, au goût du jour : la solidarité.