Alan Techer : des maux pour un bien...
Alors que le cap du Nouvel An vient d’être franchi, au moment de regarder une dernière fois sa trajectoire 2015 dans le rétro, Alan Techer voit des souvenirs contrastés se bousculer. « Si ma deuxième campagne en CEV Moto2 ne s’est pas vraiment déroulée comme je l’espérais, il y a pas mal de points positifs et de motifs d’espoirs à retenir », analyse le jeune Grassois (21 ans) qui est parvenu à s’inviter dans le top 3 final malgré quelques contretemps douloureux. « En jouant la carte de la continuité, même team, même machine, après un exercice 2014 assez bien négocié (5e, ndlr), je pensais vraiment pouvoir participer à la course au titre. Hélas, il m’a fallu composer en début d’année avec un problème physique suivi d’une chute. » Reparti à l’assaut du CEV - le championnat d’Espagne devenu européen en 2015 - avec l’équipe catalane Targo Bank Motorsport, au guidon d’une Mistral Tech3 « made in Var » millésime 2014, l’ambassadeur du Moto Club de Cannes s’est en effet retrouvé sur la table d’opération entre les deux premières manches. « J’ai dû subir une intervention chirurgicale pour soigner le syndrome des loges et le syndrome carpien qui m’empêchaient de rouler à 100 %. C’était une obligation, car à Portimao, l’épreuve d’ouverture, au bout d’un certain temps, j’avais les bras tétanisés. Impossible de garder le rythme jusqu’au damier. Parfois, je n’arrivais même plus à tenir la moto ! »
, année charnière
Comme si cela ne suffisait pas, la roue de l’infortune en rajoutait une couche au Motorland Aragon. « Grosse gamelle pendant les essais et retour à l’hôpital où l’on m’a diagnostiqué un déplacement du coccyx. Le dimanche, j’ai tout de même pris le départ. Je m’attendais à souffrir le martyre et ce fut le cas! Mais pas pour rien puisque je grappille quand même les 9 points de la 7e place làbas... » La suite ? « Par la force des choses, on a changé d’objectif. Edgar Pons (Kalex), le leader, finalement titré, et Xavi Vierge, mon coéquipier, étant hors de portée, je me suis appliqué à assurer la 3e place. » Objectif atteint pour l’Azuréen qui décroche également la palme de la constance. « Je ne suis jamais tombé en course. J’ai marqué des points partout. Seul le champion 2015 (Pons) a réussi le même parcours exempt de score vierge. Par ailleurs, côté performance, si la victoire s’est refusée à moi, je pense avoir démontré mon potentiel, d’abord en enchaînant de belles qualifications, avec pole positions et premières lignes à la clé, mais aussi en course, notamment à Navarra (2e).» En résumé, des maux pour un bien... et de quoi espérer des lendemains meilleurs. « Pour 2016, j’ai bon espoir de rempiler encore une fois en CEV, sans doute avec une autre machine. » Vu au guidon d’une NTS lors des tests IRTA de fin de saison, à Valencia, Alan Techer pourrait ainsi passer la troisième en chevauchant cette nouvelle Moto2 japonaise taillée sur mesure pour concurrencer les références de la catégorie. « Seule certitude : il s’agira d’une année charnière », conclut celui qui a mal digéré son expérience inachevée en Grand Prix Moto3 (8 courses en 2012). « Si je veux redémarrer en championnat du monde à l’horizon 2017, il faudra prouver que je le mérite durant les mois à venir. »