Nice-Matin (Cannes)

Top 50 : partez en live avec la tournée!

Rencontres En tournée dans toute la France, Sabine Paturel, Stefane Mellino des Négresses vertes, Zouk Machine, Pow Wow et bien d ‘autres seront à Nice le 16 mars et à Marseille le 26 mars

- LAURENCE LUCCHESI llucchesi@nicematin.fr

Lorsqu’on m’a proposé de faire partie de la tournée Top 50, j’ai immédiatem­ent accepté. Pourtant, je ne suis pas du tout quelqu’un de nostalgiqu­e, et j’ai horreur des gens qui vivent dans le passé. Mais j’ai gardé un souvenir tellement magique de ce classement, que je ne pouvais pas refuser...» Minois mutin et tignasse toujours aussi fournie, Sabine Paturel, l’interprète des Bêtises ,a les yeux qui brillent en évoquant la célèbre émission musicale, emblématiq­ue de toute une époque. A l’instar de Stéfane Mellino, des Négresses Vertes, qui se réjouit de pouvoir rallumer avec la complicité d’Iza Le soleil de Bodega ou de nous réaffirmer Voilà l’été. Aux côtés des Pow Wow, Vivien Savage, Alphaville, Partenaire particulie­r et bien d’autres, ils vont nous faire revivre en effet ces années-là, du 25 février au 9 avril, à l’occasion de Partez en live avec le spectacle Top 50, présenté par Marc Toesca, Mister « Salut les p’tits clous ». En attendant leur venue dans notre région, Sabine et Stéfane nous ont glissé ces quelques confidence­s dans les coulisses de l’événement, à Paris… « Le Top 50, j’aimerais bien que l’on ait ça aujourd’hui, affirme Sabine Paturel, pour que l’on puisse connaître les ventes réelles. On savait exactement qui aimait quoi et qui achetait. Ce qui n’est plus du tout le cas à présent. Ce serait intéressan­t non pas pour une question d’argent – en tant qu’interprète je ne touchais rien sur les droits et très peu sur les ventes –, mais savoir que l’on était aimé par autant de gens, ça, c’était précieux. » Pourtant, à l’époque, en 1986, Sabine n’avait pas forcément bien vécu sa notoriété subite.

« Trop cloisonnée »

« C’était trop gros, et surtout on voulait me cloisonner dans un truc trop précis. Alors qu’au théâtre j’ai non seulement eu une nomination aux Molières dès la première pièce, mais on m’a proposé dans la foulée des choses fabuleuses, très diversifié­es. C’est pour cela que j’avais bifurqué. J’avais pris mes distances avec la musique, jusqu’au jour où on m’a proposé une pièce comportant une dizaine de chansons. Je suis repartie en studio pour faire l’album du spectacle, et j’ai replongé immédiatem­ent. Je me suis régalée à faire cet opus, intitulé Atmosphère­s, dans lequel on dézingue tous les contes de fées. J’adore cet humour un peu pervers dans lequel on s’autorise à dire des horreurs tout en s’amusant. »

« Nous avons pris quelques rides, nos titres, eux, aucune. »

Stéfane Mellino

Stéfane, lui, n’avait jamais totalement décroché de la musique. Même après la disparitio­n d’Helno, la figure de proue des Négresses Vertes en 1993, et la dissolutio­n de ce groupe-phare du rock alternatif français en 2001. Car il avait alors fondé, avec Iza, le duo Mellino. Sans pouvoir se défaire réellement de l’empreinte des Négresses : « Chaque fois que nous nous produision­s quelque part, le public nous réclamait Bodega, Mamma Mia ou Face à la mer. Force était de constater que si de notre côté nous avions pris quelques rides, il n’en était rien s’agissant de ces titres. Ces chansons ont vraiment gardé tout leur impact. » C’est pour cette raison que Stéfane a accueilli avec le plus grand enthousias­me l’idée de faire partie de cette tournée. « J’ai tout de suite eu envie d’en être. D’autant que j’en avais croisé certains comme les Pow Wow et les Native, mais je n’avais jamais eu l’occasion de rencontrer Alphaville ou Partenaire particulie­r, par exemple. Et l’ambiance est vraiment sympa. » Si l’alchimie s’est faite instantané­ment entre eux, c’est peut-être parce que tous ont été portés par cette période où la créativité n’était pas un vain mot.

Ephémérité actuelle des carrières musicales

« On avait trois ou quatre nouveautés par semaine, alors qu’aujourd’hui on a ce nombre-là par mois », souligne Marc Toesca. Stefane Mellino, lui, attribue cela au fait qu’il y avait davantage de groupes alors. « Porter une chanson tous ensemble en étant sur la même longueur d’ondes, cela créait une véritable force, explique-t-il. Maintenant, on a surtout des artistes isolés qui s’entourent de musiciens, ce n’est pas du tout le même esprit. » Fan de Maître Gims, Sabine déplore de son côté l’éphémérité actuelle des carrières musicales. « On a à peine le temps de découvrir de nouveaux talents qu’au bout d’un an ils ont déjà disparu », regrette-t-elle. Mais la vocation de la tournée Top 50, justement, sera de nous faire oublier, le temps d’une soirée survitamin­ée, émaillée de séquences musicales live et de vidéos de ces années-là, toute idée chagrine… Que la fête (re) commence !

 ?? (DR) ?? Originaire de Toulon, Sabine Paturel est restée aussi pétillante et volubile qu’à l’époque des « bêtises ». Quant à Stéfane Mellino, des Négresses Vertes, qui a vu le jour dans le Gard, il se réjouit que la tournée passe dans le Sud, où vit encore...
(DR) Originaire de Toulon, Sabine Paturel est restée aussi pétillante et volubile qu’à l’époque des « bêtises ». Quant à Stéfane Mellino, des Négresses Vertes, qui a vu le jour dans le Gard, il se réjouit que la tournée passe dans le Sud, où vit encore...

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