Emi, steward toujours sur le pont!
Il arbore une coupe impeccable à la Clark Gable et l’élégance lui sied comme à George Clooney. Sauf que sur le yacht, c’est lui qui sert le café. What else ? Plein d’autres choses encore. « À bord, il faut savoir tout faire, le ménage, la cuisine, le service, l’accueil, être
polyvalent », affirme Emi, 39 ans, sourire « brosse à dent ». Une polyvalence que ce Roumain « apatride » a cultivée lors de sa formation à la Fac des métiers : service de chambre et au bar, décoration florale, coiffure, sauvetage en mer, mesures anti-incendie et premier secours. Ajoutez l’anglais, l’italien, des notions d’allemand… « Et puis surtout, il faut avoir le sens du relationnel, le contact avec les gens, c’est le plus important. Être réceptif, avoir de l’attention pour le client. Le reste, ça s’apprend ! »
Se rendre indispensable à bord
Voilà cet ancien majordome dans une villa ou chef de rang dans un restaurant parfaitement paré à virer pour prendre la mer. Et une nouvelle carrière. Marin steward. Sur un bateau comme dans un avion. « C’est très difficile pour un garçon de faire ce job. Normalement, l’armateur préfère une hôtesse, rien que pour le plaisir des yeux ». Dès cet été, néodiplômé, Emi a su se rendre indispensable sur un Benedetti de 35 m (5 cabines, 2 salons…) qui accueille jusqu’à 36 personnes pour la journée, quatorze pour une navigation d’une à deux semaines. Des clients exigeants, qui louaient le yacht à 14 000 €/jour, 85000 € la semaine. « Il faut être très réactif aux demandes, sérieux et déterminé, car nous avons une étiquette à respecter ».
Fête… Seulement dans sa tête !
Y compris les soirs de fête à bord, quand alcool et musique coulent à flots. « Il faut être amusé dans sa tête, mais en tant que membre d’équipage, tu ne peux pas te permettre de participer ». Quitte à veiller sur les fêtards jusqu’au petit matin. Réserve. Mais aussi plaisir personnel, avec escales (Ibiza, Barcelone, les Baléares, la Corse) sans retenue. « J’adore ce monde de marins, j’ai vécu l’aventure du grand large, et j’ai nagé dans des endroits magnifiques, où vivent baleines et dauphins ». Avec sa voix de ténor, il s’est même autorisé à chanter en salle des machines. Sans couvrir le chant des sirènes… A.C