Alexandra : « Avec les clients, il faut savoir se fondre dans le décor »
Elle avait déjà la beauté. Parlait parfaitement anglais. Alexandra Scheer avait aussi le goût du voyage, cultivé en Australie et en Angleterre. Déjà un beau cocktail, pour cette jeune femme de 26 ans qui a travaillé dix ans comme barwoman. La formation dispensée à la fac des métiers lui a donné la French touch finale, pour devenir une parfaite hôtesse à bord : cuisine et art floral. Quel bouquet ! Avec une telle silhouette dotée d’un tel CV, Alex n’a pas eu trop de difficultés à poser ses talons hauts sur le pont de yachts cet été. Après avoir bossé quelque temps dans les alarmes comme VRP, voilà la sirène au service des VIP. Au départ de Villefranche ou Monaco, la « stew » (ardesse) a largué les amarres pour naviguer au large de la Sardaigne, la Corse, Gènes…
« Il faut trouver tout dans la minute »
La croisière s’amuse? « (sourire) Les yachts, ce sont aussi des prisons dorées. On baigne dans le luxe, mais il y a beaucoup de turn-over, et les contrats n’ont pas vraiment de protection sociale. Tout se conclut beaucoup à l’honneur, dans un deal avec le capitaine du bateau, validé par l’armateur ». Une fois à bord, naviguer entre les quatre volontés des clients, sans se laisser déborder par la vague. « Pourtant, il y a des demandes insolites. Il faut parfois trouver tout et n’importe quoi à manger dans la minute, acquiesce Alexandra. Un armateur russe avait trois épouses différentes. À chaque fois que l’une d’elles montait à bord, il fallait changer toute la déco ! ». Toujours avec politesse, et délicatesse. « Il faut savoir se fondre dans le décor… ». Et puis les pourboires (10 % par contrat, souvent plus à la discrétion du client), et le cadre de travail. «Enmer, on apprécie toujours le paysage. ». De quoi danser le
long des golfes clairs… A.C