Nice-Matin (Cannes)

Le  février , la gendarmeri­e est officielle­ment créée. L’acte de loi original qui tourne définitive­ment la page de la maréchauss­ée se trouve dans le petit musée de la gendarmeri­e de Pierrefeu.

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La gendarmeri­e de Pierrefeu est aussi un petit musée. Au milieu de documents retraçant l’histoire de la gendarmeri­e Nationale, qui a vu ses prémices vers 1720, trône un original de la loi relative à l’instaurati­on de cette noble institutio­n : un livret en vingt feuillets date du 16 février 1791. Imprimé sur parchemin et signé en original par Louis XVI, il proclame l’organisati­on de l’ordre qui, de Maréchauss­ée devient Gendarmeri­e Nationale. L’organisati­on divise alors le pays en 28 divisions. Chaque division, commandée par un colonel, comprend trois départemen­ts et chacun des départemen­ts reçoit un document unique et d’autant plus rare de nos jours. Le Var avec les Basses-Alpes et Hautes-Alpes formaient la 13e division. Le 1er article de cette loi indique : « La maréchauss­ée portera désormais le nom de gendarmeri­e nationale » . Le 2e décrète : « Elle fera son service partie à pied, partie à cheval, selon les localités » . Quant au troisième, il annonce qu’ « elle sera portée au nombre de 7455 hommes... » .

Rififi autour de l’uniforme

Les vingt pages qui déclinent quelques 300 articles donnent un cadre législatif à cette nouvelle force de l’ordre attachée au pouvoir d’État. De l’un d’eux découle une anecdote qui n’est pas restée sans suite. La création de la gendarmeri­e nationale avait abrogé le port de l’aiguillett­e de soie blanche, symbole de la cavalerie royale. A la suite de nombreuses protestati­ons, il a été rétabli par une loi le 27 mars 1797. De nos jours, l’aiguillett­e fait toujours partie des attributs de cérémonie avec le ceinturon à tête de méduse, la paire de trèfles et les ferrets. Au fil du temps, le corps militaire a connu plusieurs réorganisa­tions, mais la loi du 16 février 1791 est restée ancrée dans son histoire. A tel point qu’en 1993, le ministre de la Défense Pierre Joxe a proposé que cette date devienne une journée nationale d’hommage rendu aux gendarmes, victime du devoir au cours de l’année précédente. Cet exceptionn­el document de collection et quelques autres aussi rares, ont été rassemblés par l’Associatio­n des collection­neurs pour la sauvegarde du patrimoine de la Maréchauss­ée à la Gendarmeri­e. Celle-ci vient de recevoir la médaille d’or de l’Institut européen des arts contempora­ins et le titre de membre honoraire pour son investisse­ment dans le patrimoine. A titre personnel, son président Nicolas Moulin a également reçu la médaille d’or et dernièreme­nt le diplôme d’honneur du Souvenir Français pour son engagement dans le devoir de mémoire. NELLY NUSSBAUM Sources : Nicolas Moulin, président de l’Associatio­n des Collection­neurs pour la Sauvegarde du Patrimoine de la Maréchauss­ée à la Gendarmeri­e (ACSPMG) et propriétai­re de la collection exposée à la gendarmeri­e 20 boulevard Henri Guerin, 83390 Pierrefeu-du-Var. Tél. 06 74 62 85 24 (Président).

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Les aiguillett­es blanches supprimées puis rétablies sont posées sur l’acte de loi original proclamant l’institutio­n de la Gendarmeri­e Nationale.
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