À Carros, Sud diesel marine garde le cap
La société de maintenance et réparation de moteurs et bateaux de plaisance a vingt ans… Installée dans la zone industrielle, elle use du système D pour continuer ses dépannages
On est en plein Grand Prix de Monaco, c’est là qu’on montre notre carte de visite. Et aussi notre aptitude à régler les problèmes de dernière minute sur les yachts. Ce n’est pas le moment de faiblir pour une panne d’essence ! » Ne pas faiblir, c’est recourir au système D, pour Sylvain Le Min, gérant associé de Sud diesel marine. La société de vente et maintenance navale qui a vingt ans est basée au coeur de la zone industrielle de Carros et à Antibes. Pour se rendre sur les bateaux et les entretenir ou les réparer, les techniciens ont besoin de carburant. Pas facile depuis lundi.
Quelle est la situation dans votre entreprise ? Les salariés sont dotés de véhicules de société. On peut encore s’organiser mais depuis que les gens ont eu peur d’être confrontés à la pénurie, ça se complique. Ce matin, j’avais deux voitures à sec. Il faut être patient, faire le tour des stations, ne pas avoir peur d’attendre dans une file de 300 mètres…
Économiquement, vous ressentez un impact ? On n’a pas de ralentissement de l’activité, la plaisance se porte bien, mais l’impact est évident sur le fonctionnement : faire le plein, ça nous coûte du temps et c’est incontournable : les déplacements en dépannage sont notre vocation. Depuis lundi, j’ai totalisé vingt à trente heures d’attente aux pompes sur ma vingtaine de salariés. Deux hommes dans une voiture qui attendent une heure à la station, ça chiffre vite. Pour l’approvisionnement, jusque-là, les pièces m’ont été livrées, j’ai reçu mes urgences. Mais quand j’envoie un colis, je sais juste quand je le fais partir…
Vos astuces ? On a dû se faire dépanner pour repartir d’un port en prenant 20 l avec l’accord du capitaine. Sur un bateau qui contient 4 à 5 000 l de gazole, c’est faisable. Comme on est amené à vidanger des réservoirs, on avait une réserve de 200 l à Carros, on en a consommé la moitié. Si lundi ça ne s’est pas arrangé, je demanderai à mon distributeur d’huile et de fuel de remplir la citerne. On en est là, à faire usage de nos bonnes relations de clientèle…
Et dans l’immédiat ? J’ai deux voitures dans le Var et les Bouches-duRhône, j’espère qu’elles vont trouver de quoi rentrer à Carros.
PROPOS RECUEILLIS PAR VALÉRIE ALLASIA vallasia@nicematin.fr