À Nice, la mobilisation s’accentue contre la loi Travail
Ils étaient au minimum 2500 à défiler, hier, contre la loi El Khomri. Environ 5000 selon les organisateurs. La mobilisation est restée importante pour cette huitième journée nationale
Alors que la cacophonie s’amplifie à la tête de l’exécutif, hier, les manifestants se sont fait entendre d’une seule voix, dans la rue. Une mobilisation contre la loi Travail à l’appel des principaux syndicats CGT, FO, FSU, des organisations de la jeunesse, etc. Pas moins de 2500 personnes, selon les forces de l’ordre (5000 selon les organisateurs) ont encore battu le pavé. Une manifestation niçoise qui s’est intensifiée pour cette huitième journée de lutte nationale (1).
Un cercueil pour enterrer la loi Une même revendication: le retrait simple du projet porté par Myriam El Khomri, ministre du Travail. À l’avant du cortège qui s’apprête à quitter la place Garibaldi, un cercueil. Symbole d’une volonté « d’enterrer » la loi, qui sera présentée en deuxième lecture à l’Assemblée nationale en juillet. « La détermination reste intacte. L’opinion publique reste massivement opposée à cette loi et à l’utilisation autoritaire du 49-3 par le gouvernement », clame, au micro, Gérard Ré, secrétaire général de la CGT 06. « C’est la première fois que je descends dans la rue pour m’opposer à cette loi. Je ne fais pas partie d’un syndicat ni même d’un parti politique. Je suis un citoyen qui refuse de subir un passage en force d’un projet qui n’a aucun sens. Il faut faire plier ce gouvernement irresponsable », glisse Maxime, étudiant de 23 ans. Devant lui, des agents hospitaliers, des retraités, des salariés dans les transports se dirigent vers le port.
Nouvelle journée : le 14 juin Dans le cortège, les manifestants débattent sur l’article 2 [lire nos pages précédentes], au coeur de toutes les tensions. Toutes les crispations. L’un coupe court. « Cette réforme entière est indécente. Il ne s’agit pas de savoir si cet article sera modifié ou pas. C’est l’ensemble de ce qui est proposé qui est à combattre. » Loin de la revendication, Marie-Claude, 65 ans, boit son café en terrasse. La foule humaine défile devant ses yeux. Elle commente. « Moi, j’ai hâte que ce bras de fer se termine. Pas de tramway. Pas d’essence. C’est bientôt fini? » Pas certain. Une journée de grève interprofessionnelle avec une manifestation à Paris est prévue le 14 juin.
SAHRA LAURENT