Nice-Matin (Cannes)

La direction de course dans le grand bain de la F1

Le centre névralgiqu­e des épreuves vit son premier Grand Prix dans sa nouvelle configurat­ion, plus moderne et confortabl­e que les années précédente­s. Ambiance dans les coulisses de ce lieu

- THIBAUT PARAT tparat@nicematin.fr

Vous n’auriez pas deux chaises longues, par hasard ? » 13 h 45, hier, sur le toit panoramiqu­e de la direction de course de l’Automobile Club de Monaco. Ambiance grand luxe pour ce couple d’invités, en attendant le début des seconds essais libres. Pas encore de vrombissan­tes F1 avalant l’asphalte de la Principaut­é à toute vitesse. Juste un tapis rouge et quelques bulles de champagne pour tuer le temps. Ici, au troisième étage du nouveau centre névralgiqu­e ultramoder­ne du Grand Prix, pas de pénurie de «liquide » à présager pour les dizaines de VIP présents. « Au 1er étage, ils n’ont pas le tapis rouge, c’est stratifié », vanne un autre spectateur, avec vue sur les stands. À quelques mètres, Michel Ferry, lui, préfère carburer au petit noir. Accoudé à la barrière métallique, le directeur de course de l’ACM zieute les tribunes du port où un tifo du symbole équestre de l’écurie Ferrari vient flirter avec la piste. Dans la foulée, une autre banderole est dégainée. Un hommage à Jules Bianchi, le défunt pilote niçois. « Sempre con noi ». Toujours avec nous…

Le circuit sous haute surveillan­ce Un coup d’oeil à sa montre et Michel Ferry dévale les escaliers, deux étages plus bas. En plein coeur de la direction de course. Impossible d’y pénétrer sans montrer patte blanche aux soldats de l’armée ACM. C’est là, dans une salle truffée d’une quarantain­e d’écrans, alimentés par de puissants serveurs, que les pontes de la Formule 1, les pompiers et médecins ont les yeux rivés sur le circuit. Pas un bout de bitume n’est privé de surveillan­ce. Pas une seule décision n’est prise sans le feu vert de ces hommes de l’ombre, en relation permanente avec ceux de la piste.

« Organisati­on militaire » 14 heures. Dehors, la bataille du rail vient tout juste de commencer. Le barouf des moteurs contraste avec le silence presque perturbant de la salle. Tout juste peut-on percevoir le bruissemen­t des directives. « Numéro 8 a tapé le rail », peut-on entendre, en enfilant un casque. Juste après la sortie du tunnel, Romain Grosjean vient tout juste de perdre le contrôle de sa Haas, au freinage de la chicane. Débris sur la piste. À l’écran, on voit le commissair­e de piste dégainer son drapeau jaune. La « virtuelle safety car » est activée. Ordre est donné aux pilotes de lever le pied. Un peu plus tard, c’est Kevin Magnussen qui file tout droit au virage Noghès, percutant les panneaux publicitai­res. Rebelote. Cette fois, le camiongrue entre en action, faisant décoller la Renault. « Attendez qu’elle soit de l’autre côté (du circuit, NDLR) pour passer en dessous », prévient la direction de course. Les hommes en orange ne bronchent pas. D’autres incidents sur le circuit suivront. Tous gérés dans la seconde et inscrits dans une main courante. Une organisati­on réglée comme du papier à musique. Millimétré­e. « Militaire même. Il y a une grande hiérarchie », souffle Michel Ferry, à l’issue des seconds essais libres. Une épreuve du feu passée sans accroc. Une mise en bouche avant la bataille du rail de ce dimanche. La vraie, cette fois-ci.

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(Photos Thibaut Parat et Michael Alesi) Du haut de la nouvelle direction de course, les invités et autres VIP ont une vue privilégié­e sur les stands et le port Hercule.
 ??  ?? Du haut du troisième étage, entre champagne et asphalte.
Du haut du troisième étage, entre champagne et asphalte.
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Une quarantain­e d’écrans pour surveiller la piste.

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