Nice-Matin (Cannes)

Météo: le juge de paix?

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Beltoise 72. Senna 84. Panis 96. Schumacher 97… Les légendes de la Formule 1 et le mythe du tourniquet monégasque se sont souvent forgés selon les caprices des cieux. Autant de courses dantesques enlevées par des pilotes amphibies. Des hommes grenouille­s capables de s’extirper de l’oeil du cyclone avec une maestria portant le sceau du talent. Car la météo a le don de révéler les dextérités et même changer une trajectoir­e, un destin. D’élever Panis en haut de podium comme de récompense­r l’audace d’un Keke Rosberg, partis décrocher la lune en pneus slick au printemps 83. Qu’en sera-t-il dimanche ?

« Ça pourrait tonner un petit peu » «Dimanche, ce n’est pas beau. Je pense qu’il y aura des petites pluies dès le matin. Et puis après, ça prend un caractère orageux l’après-midi », avançait hier, non sans prendre des gants, le météorolog­ue Georges Knopf, basé à la station météo de Nice. Orageux ? On entend d’ici le branle-bas de combat dans les écuries ! Pas de panique : après ajustement­s dans la journée, la tendance serait plutôt à la piste sèche. « Une perturbati­on remonte du Sud mais ce n’est pas très bien organisé. L’activité la plus forte devrait être enregistré­e dimanche aprèsmidi sur tout le départemen­t. C’est une espèce de perturbati­on qui devient orageuse mais passe plutôt l’après-midi que le matin. En général, ces perturbati­ons orageuses sont réactivées l’après-midi par la chaleur, donc ça pourrait tonner un petit peu », conclut l’expert. Des prévisions sensibleme­nt conformes à celles de la direction de course qui s’attendait, hier après le point météo du midi, « à une tendance orageuse passagère avec un risque temporaire de pluie dans la nuit ou le matin et un ciel changeant dans la journée avec des nuages entrecoupé­s d’éclaircies ». Bref, « un risque d’averse faible » et des températur­es en baisse, bien que toujours douces. Électrique sur la ligne de départ, la tension ne devrait donc pas gagner les stands même si ingénieurs et mécanos auront forcément des sueurs froides au moindre nuage menaçant.

Risque de douche froide à chaque virage Alors que Mercedes fait la pluie et le beau temps depuis le début de saison, à l’exception d’un dérapage foudroyant en Espagne, les Flèches d’argent de Rosberg et Hamilton devraient donc passer entre les gouttes. Un atout supplément­aire pour Nico de Monaco dans sa quête d’un quatrième titre consécutif face à un coéquipier reconnu pour ses performanc­es sous l’eau. Lewis Hamilton reste d’ailleurs le dernier pilote à avoir franchi en vainqueur la ligne d’un Grand Prix monégasque pluvieux, en 2008. Seule certitude d’ici dimanche, la mode sera plutôt à l’ombrelle qu’au parapluie en tribunes. « Pour demain (lire aujourd’hui) et samedi, c’est grand beau. Les températur­es sont assez douces et ça peut encore monter demain (aujourd’hui). Dimanche, ce sera moins chaud et ça devrait encore baisser après les éventuels orages. Il y aura un peu de rafales sous les orages mais pas très fortes », dixit Georges Knopf. Traditionn­ellement pluvieux, le mois de mai devrait donc épargner le Grand Prix de Monaco après avoir été – comme jamais – clément avec le Festival de Cannes. Même si, comme chacun sait, même au sec la douche froide peut arriver à chaque virage sur l’asphalte monégasque. Les gouttes… de champagne auront tout de même le dernier mot.

THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

 ??  ?? En 1984, Ayrton Senna avait épaté la galerie en réalisant un ballet aquatique mémorable, comme ici à l’attaque du virage de La Rascasse. (Photo Jean-François Galeron)
En 1984, Ayrton Senna avait épaté la galerie en réalisant un ballet aquatique mémorable, comme ici à l’attaque du virage de La Rascasse. (Photo Jean-François Galeron)

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