Nice-Matin (Cannes)

France : que de tracas !

Affaire Benzema, suspension de Sakho, forfait de Varane : Didier Deschamps pouvait difficilem­ent imaginer l’avalanche de contrariét­és entourant les Bleus

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Le sélectionn­eur a longtemps eu la réputation d’être accompagné par une bonne étoile. Celle-ci l’aurait-elle subitement abandonné ? Il faudra attendre le début du tournoi face à la Roumanie, le 10 juin au Stade de France, pour savoir s’il a perdu sa baraka légendaire, mais l’accumulati­on de pépins en tous genres et de scandales extra-sportifs, a tout de même alourdi le climat chez les Bleus et aura forcément des répercussi­ons sur leur rendement. Avant le Mondial-2014, le technicien français avait dû gérer le long feuilleton Ribéry, finalement inapte à partir au Brésil en raison d’une lombalgie tenace. Rien à voir toutefois avec ses soucis actuels, beaucoup plus profonds. La saison avait démarré en septembre 2015 avec la grave blessure au genou de Nabil Fekir, présenté comme une future pépite. Et sur qui Deschamps misait énormément après avoir tout fait pour lui faire choisir l’équipe de France au détriment de l’Algérie, le pays de ses parents. Les ennuis ne faisaient que commencer... Le déclenchem­ent de l’affaire Didier Deschamps connaît une préparatio­n compliquée.

du chantage à la sextape et la mise en examen début novembre de Karim Benzema, meilleur buteur en activité des Bleus, ont provoqué un séisme d’une tout autre ampleur sur le chemin de l’Euro. La richesse du réservoir offensif et l’émergence de talents, étincelant­s en mars aux Pays-Bas (3-2) et face à la Russie (4-2), ont certes fini par convaincre la Fédération française et le sélectionn­eur qu’il pouvait y avoir une vie sans le Madrilène, pas toujours à son aise sous le maillot bleu. Mais ce scandale a fait une

victime collatéral­e de poids, Mathieu Valbuena, pilier de l’ère Deschamps finalement privé d’Euro après une saison pourrie. Pour ne rien arranger, c’est désormais le coeur du système défensif français qui est touché.

Improvisat­ion Deschamps, capitaine lors des épopées des Bleus au Mondial 98 et à l’Euro 2000 et élevé à la culture de la gagne en Italie et à la Juventus Turin, sait mieux que quiconque l’importance d’une défense de fer dans une phase finale. Or, les absences de Mamadou (Photo AFP)

Sakho, suspendu par l’UEFA pour une infraction à la législatio­n antidopage, et de Raphaël Varane, blessé à une cuisse, l’obligent à bricoler à un peu plus de deux semaines de l’ouverture de l’Euro et à trouver à la hâte le complément idéal de Laurent Koscielny dans l’axe. Le sélectionn­eur aime tout maîtriser et déteste être pris au dépourvu. Le voilà contraint de « parer au plus pressé », comme il l’a avoué mercredi, en rappelant un joueur, Adil Rami, non convoqué depuis trois ans et ne faisant pas partie de ses réserviste­s. Au risque de susciter une certaine incompréhe­nsion au sein du groupe et de donner l’impression d’une improvisat­ion totale. « Je suis très malheureux et déçu de ne pas participer à l’Euro 2016 et resterai quoi qu’il arrive premier supporter des Bleus », a tweeté le défenseur du Real. « Triste pour mon frérot » a renchéri son coéquipier Karim Benzema.

BEN ARFA DIPLOMATE, DESCHAMPS ATTAQUE

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Varane malheureux

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