Nice-Matin (Cannes)

Cooper : « C’est à moi de prouver ! »

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Son talent exceptionn­el ne fait aucun doute et le public toulonnais a quand même pu le découvrir par intermitte­nce… Mais l’adaptation de Quade Cooper au Top 14 reste compliquée. Six mois après son arrivée au RCT, le jeu flamboyant de l’Australien ne se marie pas encore avec les rigueurs d’un championna­t qui continue de privilégie­r la force brute et la stratégie au spectacle. Après l’avoir essayé en 10, son poste de prédilecti­on, Bernard Laporte l’utilise aujourd’hui à l’arrière. Quade, qui n’a encore aucune garantie sur son avenir à Toulon (il s’est engagé une année, plus une autre en option), fait avec. Même s’il sait qu’il ne lui reste que peu de temps, et encore beaucoup à prouver pour convaincre ses dirigeants de le prolonger.

Quelles leçons tirez-vous de votre passage au RCT ? J’ai beaucoup appris. Pour moi, venir ici, c’est un grand pas. Je suis sorti de ma zone de confort, dans un pays différent, avec une nouvelle langue, une nouvelle culture, de nouveaux coéquipier­s, une nouvelle façon de jouer… J’apprends tous les jours.

Le Top 14 n’est pas fait pour les créateurs. Vous en souffrez ? Il y a beaucoup de joueurs talentueux en Top 14. En super 15, il y a ces mêmes joueurs et on a dans l’idée que ça joue beaucoup plus. Mais si on regarde les statistiqu­es, quand on a gagné le Super 15 avec les Reds ou quand les Waratahs ont gagné, c’étaient les équipes qui jouaient le plus au pied…

Vous aviez l’air triste juste après votre arrivée… Oui, peut-être. Je suis arrivé ici juste après le Super rugby et la Coupe du monde. Je ne connaissai­s presque personne. On a fait un premier match où je me suis régalé. Par contre, pendant que moi je me lève le matin, ici, ma famille et mes amis se couchent. Ce n’était pas facile à vivre. Je ne parlais pas le Français. En plus, j’ai perdu ma grand-mère et je me sentais presque coupable d’être ici, dans une région magnifique, pendant que ma famille souffrait à la maison.

Votre situation au RCT est compliquée. Vous avez été très critiqué. N’est-ce pas trop dur à vivre ? Non, parce que si je n’étais pas venu ici, je l’aurais regretté. J’ai pris une décision courageuse. Être ici, pour moi, c’est déjà une réussite contre moi-même.

N’êtes-vous pas frustré de jouer souvent à l’arrière plutôt qu’à l’ouverture ? J’aimerais jouer 10, qui est mon poste préféré, mais j’adore surtout jouer. Qu’importe le poste… L’arrivée possible de Sonny Bill Williams l’an prochain, décuple-t-elle votre envie de rester ici ? Sonny est comme un grand frère. Sa venue me ferait du bien mais, en même temps, mon moteur est de bien jouer et de gagner. Ce n’est pas l’arrivée de Sonny qui va déterminer si je reste ou pas. C’est plutôt moi. J’ai les cartes en main. C’est à moi de prouver…

Montpellie­r vous avait bien réussi à votre arrivée. Dimanche, cela risque d’être plus compliqué. Vous vous sentez prêt ? Oui, j’ai trop hâte. C’est pour ce genre de match qu’on devient rugbyman. C’est comme pour un match internatio­nal. Tu essaies de tout contrôler quand tu te lèves le matin, ce que tu manges, ce que tu fais, pour être au maximum au moment du match. C’est là qu’arrive le plaisir.

PROPOS RECUEILLIS PAR PHILIPPE BERSIA

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Quade Cooper est attendu dans l’Hérault.

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