Nice-Matin (Cannes)

Implants PIP: un médecin niçois totalement blanchi par la justice

-

Il n’a commis aucune faute et n’a manqué à aucune obligation d’informatio­n vis-à-vis de sa patiente. Voilà en substance le jugement du tribunal de grande instance de Nice dans une affaire relative aux implants mammaires PIP. Le docteur niçois Denis Boucq avait été cité dans le dossier d’une femme porteuse de prothèses (dont trois paires de PIP) qui était décédée en novembre 2011 des suites d’un lymphome anaplasiqu­e à grandes cellules – un cancer rarissime. Edwige Ligoneche avait 53 ans. Six mois après sa mort, la soeur d’Edwige Ligoneche avait saisi la justice. Ce sont ces demandes de condamnati­on du docteur Denis Boucq, le chirurgien esthétique d’Edwige Ligoneche, que le tribunal a repoussées sans équivoque.

« Aucune faute » Le médecin niçois n’a commis « aucune faute dans le diagnostic, le choix du traitement, la réalisatio­n de l’acte médical, ou la surveillan­ce de son patient », susceptibl­e d’engager sa responsabi­lité civile. Quatre interventi­ons chirurgica­les avaient été pratiquées en cinq ans, pour changer de prothèses mammaires. Elle avait subi des complicati­ons, telles que coques ou nodules, que le tribunal qualifie « d’aléas thérapeuti­ques ne pouvant être maîtrisé par la chirurgie». Le tribunal estime «qu’aucune violation des devoirs de prudence et de conseil ne saurait être imputée au docteur Boucq». Ce dernier affirme sa satisfacti­on. « Soulagé que [son] profession­nalisme et [son] honneur soient blanchis » , at-il réagi. Selon lui, «les demandes paraissaie­nt infondées. J’ai fait les choses en mon âme et conscience, poursuit le docteur Boucq. Ma responsabi­lité n’est pas engagée dans ce dossier».

La plaignante fait appel Représenta­nt les intérêts de la soeur d’Edwige Ligoneche, Me Isabelle Colombani a fait appel du jugement, en demandant un sursis à statuer pour attendre des résultats des expertises. Celles-ci relèvent de l’informatio­n judiciaire ouverte à Marseille, pour « homicide et blessures involontai­res » et dont l’objet principal est de rechercher la toxicité du gel de silicone frauduleux PIP. Pour sa part, le tribunal a rejeté le principe d’un lien de causalité entre une faute du médecin (faute non reconnue) et le préjudice causé (le décès de la patiente, d’un cancer).

SONIA BONNIN sbonnin@nicematin.fr

 ?? (Photo Frantz Bouton) ?? Le docteur Denis Boucq, ici en janvier .
(Photo Frantz Bouton) Le docteur Denis Boucq, ici en janvier .

Newspapers in French

Newspapers from France