Air France: au procès de la «chemise arrachée» la CGT tacle gouvernement et patronat
Climat social explosif oblige, le procès d’adhérents de la CGT pour l’épisode de la « chemise arrachée» du DRH d’Air France (1), n’aura finalement lieu qu’en septembre. Hier matin, 15 salariés étaient convoqués devant le tribunal correctionnel de Bobigny (Seine-SaintDenis) lors d’un procès emblématique de l’impasse du dialogue social en France. Mais il a été ajourné peu après son ouverture, la défense demandant son renvoi et la cour estimant préférable de juger cette affaire sur deux journées, les 27 et 28 septembre. Devant le tribunal, jusqu’à 500 personnes se sont rassemblées en soutien aux prévenus, tandis que plusieurs milliers de manifestants CGT s’étaient mobilisés dans la matinée à l’aéroport de Marseille-Marignane. Philippe Martinez, le leader de la CGT, présent à Bobigny, a accusé gouvernement et patronat d’entretenir un «climat de haine» après l’agression dont a été victime, selon lui, un manifestant jeudi à Fos-sur-Mer (Bouches-duRhône), qui se trouve entre la vie et la mort. Le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, et Olivier Besancenot, du Nouveau parti anticapitaliste, également présents, ont eux dénoncé «une opération permanente qui consiste à assimiler le syndicalisme à la violence». 1. Cinq salariés doivent répondre de «violences en réunion», des faits passibles de trois ans d’emprisonnement et 45000 euros d’amende, et dix de «dégradations» lors de la manifestation du 5 octobre dernier contre un plan de restructuration d’Air France menaçant 2900 emplois.