Nice-Matin (Cannes)

Ricciardo défie les Mercedes dans la chasse à la pole

Étincelant lors du jeudi de chauffe, le tandem Ricciardo-Red Bull réussira-t-il à éclipser l’étoile Mercedes au virage des qualificat­ions? Chasse à la pole irrespirab­le en perspectiv­e...

-

Pour trouver la dernière trace d’une telle éclipse, il faut remonter au 19 septembre 2015. Marche arrière de huit mois jusqu’au Grand Prix de Singapour 2015. Sur le circuit de cette autre ville-état situé aux antipodes du mythique tourniquet monégasque, Sébastian Vettel, en osmose absolue avec sa Ferrari, avait réussi à briser l’hégémonie des Flèches d’argent lors de la chasse à la pole. Essai transformé en victoire 24 heures plus tard. Depuis, l’étoile Mercedes scintille à nouveau au firmament chaque samedi de Grand Prix. De Suzuka à Barcelone, de l’automne passé au printemps présent, Lewis Hamilton et Nico Rosberg ont continué à enfiler les « chronos- maîtres » comme les perles d’un collier. Onze d’affilée, s’il vous plaît...

« La clé de la course » Qu’en sera-t-il au virage ô combien déterminan­t se profilant droit devant ? Le rendez-vous est fixé à 14 heures pile. Top départ pour une étourdissa­nte valse mécanique à trois temps. Un exercice de voltige prépondéra­nt, à Monaco plus qu’ailleurs. Impitoyabl­e couperet décidant qui pourra viser haut et qui devra se contenter de faire de la figuration. « Un frisson particulie­r », dixit Jenson Button. « La clé de la course ici », précise Fernando Alonso. « L’un des deux ou trois moments les plus excitants de la saison », renchérit Hamilton, le poleman 2015 privé de triomphe le lendemain à cause d’une incroyable panne de cerveau de son équipe en fin d’effort. Menant pour l’instant au score – trois positions de pointe à deux – dans le féroce match l’opposant à son voisin de stand, nul doute que le champion du monde en titre, pour le moins « mal en points » – 3e à 43 longueurs de Rosberg Junior, leader échappé – se verrait bien faire le break, tout à l’heure. Oui, mais... Si la Mercedes W07 frappée du numéro 44 est parvenue à prendre l’avantage sur sa soeur jumelle lors du jeudi de chauffe, elle n’a pas réussi à contrer l’impression­nant rush signé Daniel Ricciardo. Prince des essais libres, le jovial sprinteur australien de l’armada Red Bull, profitant pleinement de l’équilibre parfait de sa RB12 et du gain de souplesse offert par le moteur Renault RE16 amélioré, s’est ainsi permis le luxe de mettre une valise aux deux favoris, relégués à 6 et 9 dixièmes de secondes. De quoi semer le doute dans les esprits. « Après leur victoire en Espagne [décrochée par Max Verstappen, ndlr], on pensait bien qu’ils allaient nous donner du fil à retordre, mais impossible d’imaginer qu’ils iraient aussi vite », glisse Nico de Monaco, l’air soucieux.

« Un bon feeling » « L’écart entre eux et nous est moins important que ça en vérité », nuance Lewis Hamilton. « Jeudi, je n’ai pas bouclé le tour idéal. Alors, sûr qu’il y a moyen de grappiller quelque chose. Peut-être pas 6 dixièmes... En tout cas, leur état de forme ne m’étonne pas outre mesure car la puissance ne constitue pas un paramètre essentiel sur ce tracé et on sait qu’ils disposent d’un très bon châssis. » Ricciardo, lui, évite de s’enflammer. « Nous avons un peu plus d’appuis que les autres voitures, ce qui offre un meilleur confort de pilotage », avance le coéquipier du phénomène Verstappen, avide de revanche après avoir raté le coche en Catalogne. «Je possède un très bon feeling avec la voiture. C’est important ici. Donc, on aborde l’obstacle avec confiance, mais sans excès d’optimisme, car les Mercedes vont forcément réagir. » Attention au tournant !

GIL LÉON

 ??  ?? Lewis Hamilton veut rester le « chrono-maître » du Grand Prix de Monaco. (Photo Cyril Dodergny)
Lewis Hamilton veut rester le « chrono-maître » du Grand Prix de Monaco. (Photo Cyril Dodergny)

Newspapers in French

Newspapers from France