Nice-Matin (Cannes)

Les grid girls en mission représenta­tion

Elles se tiennent sur la grille de départ ou à côté du podium. Ces mannequins sont chargés d’une partie de l’animation du Grand Prix. Sélection, rôle, ressenti: éclairages sur cette fonction

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Une grande pièce, nichée dans l’école de La Condamine. La salle de classe ressemble à beaucoup d’autres. Sauf qu’à l’intérieur, plusieurs détails accrochent le regard. Surtout un portant, posé dans un coin de la pièce. Des tenues rouges et blanches y sont accrochées. Ce sont celles des grid girls, ces mannequins qui se tiennent sur la grille de départ, juste avant que les Formule 1 ne filent sur le circuit. Entre autres. Pendant les quatre jours de Grand Prix, ces 34 mannequins ont en charge une partie de l’animation. Elles doivent porter les drapeaux de Monaco et de l’Automobile Club de Monaco, se tenir à côté du podium… Leur camp de base, c’est cette pièce de l’école de La Condamine. Là où elles se changent ou se maquillent, avant de sortir dans Monaco. Elles se préparent à afficher un grand sourire, aussi. C’est l’une de leurs obligation­s. Car derrière la fonction de grid girl, il y a surtout une question d’image.

L’image Cet élément est au centre de tout le processus de sélection. Le départemen­t marketing de l’Automobile Club de Monaco s’en occupe. Cela se déroule en mars, auprès d’une agence de mannequins de Nice, Enjoy. Les critères, au moment de ce choix, sont plutôt stricts. D’abord, elles ne doivent «pas être trop maigres» . Ensuite, «Monaco est internatio­nal, donc elles représente­nt toutes les nationalit­és». Toutes mesurent au minimum 1,70 m, «la plupart 1,80 m ou plus », elles ont entre 16 et 37 ans. Toutes doivent être «souriantes» et «dégager quelque chose». Comme un miroir du Grand Prix: «C’est un événement sportif, c’est la fête.» Le plus important, au moment de la sélection, «c’est l’attitude». Autrement dit : «On préfère en prendre une qui est moins belle qu’une autre, mais qui dégage quelque chose.» Autre point central: les grid girls ne doivent «pas être vulgaires». C’est parce qu’ «il faut qu’elles représente­nt la marque, l’ACM et Monaco. Qu’elles aient une certaine classe». Voilà pour les apparences. Mais la fonction demande aussi pas mal de maîtrise de soi. Notamment quand la Formule 1 vient se placer derrière les grid girls et qu’il ne faut surtout pas bouger. Le tout sous l’oeil de spectateur­s et les objectifs des caméras venues retransmet­tre un événement en mondovisio­n.

Sans pression Vu de l’extérieur, l’instant a l’air plutôt anxiogène. Mais quand on aborde la question avec elles, les grid girls ne semblent pas vraiment ressentir de pression. Peut-être parce que beaucoup d’entre elles se sont habituées. «La première année, c’est toujours impression­nant», glisse Laurine, 20 ans. C’est la troisième année qu’elle est grid girl. On se dit que c’est un gros événement, reconnu au niveau internatio­nal». Mais un gros avantage va avec le job. «Quand on est au bord de la piste, il y a les personnali­tés qui passent, poursuit Laurine. C’est excitant. Moi, j’adore.» Mais avant, les grid girls doivent poursuivre leur travail d’animation et de représenta­tion. Elles remplissen­t cette mission tout le temps, dès qu’elles ont enfilé leur tenue rouge et blanche. Quand elles passent simplement dans la rue Princesse-Florestine, comme hier. Dans tous les cas, elles n’ont «pas le droit à l’erreur». Même en dehors de la grille de départ. NICOLAS HASSON-FAURÉ

nhasson@nicematin.fr

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(Photo N.H.-F.) Les grid girls, hier dans la rue Princesse-Florestine. Toutes sont mannequins.

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