Mort subite : quels gestes ?
Que se passe-t-il en cas de mort subite? Comment réagir? Qui appeler?... Voici quelques réponses simples qui, demain, vous permettront peut-être de sauver une vie
« Maintenir
le cerveau
irrigué » Claude Mariottini cardiologue interventionnel
0000 à 50000 Français décèdent chaque année de mort su bite. Soit 13 fois plus que les tués sur les routes. Si tous ces décès ne sont malheureusement pas évitables, il n’y a pas pour autant de fatalité. Le Dr Claude Mariottini, cardiologue intervention ne letrythmologue,a fondé il y a quelques années l’association 20000 vies [lire-contre]. Il milite pour une formation la plus large possible du public au massage cardiaque. Des gestes simples pour faire repartir une vie qui s’ est éteinte. En collaboration avec le cardiologue laurentin, nous vous proposons un petit quiz.
La mort subite d’origine cardiaque est liée à des perturbations électriques. VRAI. Le coeur est une pompe musculaire qui fait circuler le sang dans le corps. L’action de pompage du coeur est rendue possible par une activité électrique autonome. Lorsque cette activité électrique, pour différents motifs (lire plus loin), est perturbée, les battements du coeur peuvent devenir irréguliers et entraîner un rythme anarchique du ventricule, la fibrillation ventriculaire. Le rythme n’est plus efficace; il est trop rapide pour faire fonctionner le coeur et alimenter le cerveau. C’est la mort subite.
Massage cardiaque et défibrillateur permettraient de sauver des milliers de vies par an. VRAI. Actuellement le taux de survie est de %. Il pourrait passer à % si les témoins d’un arrêt cardiaque avaient systématiquement le réflexe d’appeler le et de pratiquer un massage cardiaque. Il faudrait également que les lieux publics (et privés) soient mieux équipés en défibrillateurs : quand le choc électrique est délivré sur place, le taux de survie est multiplié par quinze.
Il faut masser une victime de mort subite aussi longtemps que les secours ne sont pas arrivés. VRAI. Ce massage cardiaque
Mariottiniréaliséla en cerveau victime particulier immédiatementirrigué.s’estcite de le effondrée,Le maintenircas Dr d’une Claude après permetle que quinquagénaire azuréenne, victime d’uneson conjoint,morta masséesubite, sapeurpompier, que pendant minutes, quarante-cinqavant que les secours n’arrivent sur les lieux (ils résident dans l’arrière-pays). Quinze ans plus tard, cette femme se porte très bien et ne présente aucune séquelle.
Masser en chantant les Bee Gees permet de s’assurer qu’on est dans le bon rythme. VRAI. Avec cent trois beats par minute, la célèbre chanson des Bee Gees, Stayin’ Alive, atteint une fréquence très proche de celle recommandée pour un massage, soit cent à cent vingt battements par minute. La mort subite est toujours liée à une maladie coronarienne. FAUX. Si la maladie athéromateuse (obstruction partielle des artères coronaires) est le premier pourvoyeur de morts subites, celleci peut être consécutive à plusieurs autres causes : épaississement anormal du muscle cardiaque, maladie cardiaque génétique…
Seule une maladie coronarienne très évoluée peut provoquer une mort subite. FAUX. Il n’y a pas toujours de corrélation entre la gravité d’un infarctus, l’ampleur des lésions et la survenue d’une mort subite. Une petite artère bouchée peut être responsable d’un accident rythmique fatal.
Si une personne proche est victime d’un infarctus, il faut la conduire le plus vite possible aux Urgences. FAUX. Il ne faut jamais amener soi-même une victime d’infarctus à l’hôpital, mais appeler le et attendre la venue des pompiers et/ ou du Samu (qui aiguilleront le patient dans le centre de cardiologie intervention n elle le plus proche ayant une salle opérationnelle et disponible). En effet, en cas d’infarctus (artère bouchée), le coeur est en étatd’ hyper excitabilité et peut donc à tout moment s’arrêter. L’angioplastie (dilatation coronaire) est alors le traitement de choix.
Un infarctus peut être confondu avec une angine de poitrine. VRAI. FAUX. Les douleurs sont similaires, mais en cas d’infarctus elle est continue et ne cède pas,
aux médicaments (Trinitrine).
Le terme « angine de poitrine » fait référence au type de douleur au niveau de la gorge. VRAI. Lorsqu’une artère est rétrécie, le sang passe moins bien et un message de douleur est transmis au cerveau. Ce qui va se traduire par une douleur à l’effort, localisée au niveau du thorax, dans le bras mais aussi parfois sous forme d’un « serrement » dans la gorge, s’apparentant à une douleur d’angine « classique ».
Au-delà de certaines limites, le sport peut être délétère pour le coeur. VRAI. Une pratique de plus de heures de sport intensif par semaine est délétère au niveau cardiaque et rythmique. Elle peut favoriser la survenue d’une fibrillation auriculaire (trouble du rythme cardiaque) qui peut ellemême favoriser la formation d’un caillot sanguin. NANCY CATTAN
ncattan@nicematin.fr