Une Marianne d’or pour les Casques verts
Le président de l’association de «génie écologique» a reçu un trophée hier à Porquerolles pour récompenser «trente ans d’actions» en faveur de l’environnement et de la formation
Le patron des Casques verts a décroché la « Marianne d’or du développement durable ». Patrice Fallot – par ailleurs conseiller municipal d’opposition à Hyères – a reçu le trophée hier des mains d’Alain Trampoglieri, secrétaire général du concours, lors d’une cérémonie au fort Sainte-Agathe, sur l’île de Porquerolles. L’occasion pour le président-fondateur de revenir sur l’histoire de son association. L’idée des Casques verts a germé après que Patrice Fallot et Martin Gray – récemment décédé – ont été encerclés par les flammes, en 1985, dans le massif du Tanneron. «Martin Gray était bouleversé. Un incendie, c’était donc cela : un petit départ de feu qu’on laisse grandir.» Patrice Fallot réfléchit alors à un moyen de réduire les délais de propagation. « Positionner des hommes-vigie sur les hauteurs stratégiques.
Ils devaient être mobiles et communicants. Le talkie et la moto seraient leurs premiers outils.» Le Hyérois d’adoption raconte alors comment il a obtenu le soutien du ministre de l’Intérieur de l’époque, Charles Pasqua, qui a trouvé en quelques coups de fil des partenaires financiers aux Casques verts. « Les années qui ont suivi nous ont donné raison : les surfaces brûlées dans le département diminuaient. » Patrice Fallot affirme aussi avoir importé le concept de bumby bucket, cette grande poche d’eau sous hélicoptère, inventée au Canada. De quoi intervenir sur un départ de feu «dans les 8 minutes après l’alerte ».Le« fallocoptère » avait rapidement convaincu, se félicite Patrice Fallot. L’action des Casques verts a fini par prendre d’autres formes, à travers divers projets comme l’entretien des digues de Camargues. Ou cette campagne de reforestation d’une dizaine d’hectares dans les Bouches-du-Rhône, permettant d’accompagner cinquante licenciés des chantiers navals de La Ciotat. Aujourd’hui, l’association a recentré son action de « génie écologique » sur les îles d’Hyères, en partenariat avec le parc national de Port-Cros et différents centres de formation: lutte contre l’érosion, entretien des pistes, surveillances des massifs… De quoi former, au fil du temps, jusqu’à 900 Casques verts. « Pratiquement tous s’épanouissent dans des carrières diverses et variées [...] Cette Marianne est la leur.»