Nice-Matin (Cannes)

Macron « en marche » pour le porte-à-porte

Accusé de la jouer solo avec l’échéance 2017 en ligne de mire, le ministre de l’Economie a donné, hier, le coup d’envoi de sa « Grande Marche »

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En marche, le mouvement lancé le 6 avril par Emmanuel Macron, a démarré hier sa campagne de porte-à-porte, dont l’objectif est de consulter cent mille personnes d’ici à juillet à travers une cinquantai­ne de villes [lire ci-contre] où se déploieron­t une soixantain­e d’équipes chargées de livrer un « diagnostic » après l’été. « On est toutes et tous convaincus que le pays est face à des défis qui sont nouveaux et que les partis classiques ne permettent pas totalement de résoudre », explique le ministre de l’Economie dans une vidéo postée, hier, sur le compte Facebook de son mouvement. Selon lui, son mouvement et sa démarche de porte-à-porte doivent contribuer à « construire le camp du progrès ». Il veut mettre l’accent sur le « travail » et les inégalités. « On doit traquer les rentes et recréer une égalité des chances », préconise le populaire ministre de l’Economie. « Cette grande marche, son objectif c’est d’aller à la rencontre des Français, de faire ce diagnostic du pays en ouvrant une porte, en allant au devant des autres », explique M. Macron, qui s’est fixé comme objectif de collecter cent mille témoignage­s.Ils permettron­t de nourrir le « diagnostic du pays » que M. Macron veut présenter « à la fin de l’été », en s’appuyant également sur le travail d’experts.

  adhérents Les « marcheurs » encadrés par des coordinate­urs soumettron­t à leurs interlocut­eurs un questionna­ire comportant huit questions ouvertes [lire ci-contre]. « En marche ! » est assisté dans sa démarche par la start-up Liegey Muller Pons, qui se présente comme « la première start-up de stratégie électorale en Europe ». Ses membres fondateurs avaient participé à titre individuel à la campagne de François Hollande, pour laquelle cinq millions de portes ont été frappées. Le ministre de l’Economie avait affirmé, mercredi, aux Echos que son mouvement comptait d’ores et déjà « plus de cinquante mille adhérents », « douze mille personnes » ayant par ailleurs décidé de participer à l’opération de porte-à-porte.

Pris à partie par la CGT Cette opération était aussi, hier matin, parasitée sur les réseaux sociaux par les réactions à une vidéo montrant un échange musclé, la veille, entre le ministre et des militants de la CGT lors d’un déplacemen­t à Lunel (Hérault). Pris à partie par deux militants qui lui reprochent notamment le recours au 49-3 à l’Assemblée nationale sur la loi Travail, le ministre s’est emporté : « Vous n’allez pas me faire peur avec votre tee-shirt. La meilleure façon de se payer un costard, c’est de travailler », a-t-il déclaré sans que l’on puisse distinguer sur les images le message écrit sur le tee-shirt en question. « Mais je rêve de travailler M. Macron », lui répond un militant. Cette vidéo, qui suscitait de nombreuses réactions sur Twitter, a donné lieu au lancement d’un motclé par la militante féministe Caroline De Haas, #UNTshirtpo­urMa-cron. Un autre Twitto a estimé que « Si t’as pas de costard à 3 000 €, c’est que tu bosses pas. »

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(Doc Facebook) Dans une vidéo, le ministre de l’Économie a donné, hier, le « top départ » de ce qu’il appelle la « Grande Marche ».

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