Pierre Aschieri fait le bilan après un an de mandat
Le nouveau maire de Mouans-Sartoux revient sur sa première année de mandat
Il y a un an tout juste, Pierre Aschieri devenait maire de Mouans-Sartoux. Succédant à son père, André, que sa santé empêchait de poursuivre son mandat. Pas facile pour ce chercheur de 46 ans de s’installer dans le fauteuil occupé pendant quatre décennies par son père. Un an après, cet élu atypique, qui circule à vélo électrique, semble plus à l’aise dans le costume de premier magistrat, même s’il garde ce côté effacé, un peu hésitant, dont certains disent qu’il cache un caractère plus affirmé qu’il n’y paraît et une ténacité à toute épreuve.
Un an après votre arrivée à la mairie, avez-vous le sentiment d’être dans la peau du personnage ? Oui, par la force des choses. J’ai tout de suite été pris dans le tourbillon des affaires courantes, des dossiers, des projets à mener. On est contraint de suivre le rythme. Ça ne laisse pas beaucoup de temps pour l’introspection et c’est sûrement mieux comme ça.
Quels sont les premiers projets auxquels vous vous êtes attelé? Je me suis attaché à poursuivre les actions qui étaient engagées par l’équipe municipale. Certaines sont aujourd’hui arrivées à terme, comme la nouvelle crèche, que nous inaugurons le juin. D’autres sont en cours : les travaux d’agrandissement du cinéma, la reconstruction de l’ancienne laiterie. Mais aussi la poursuite de la création de logements pour actifs, la réflexion sur la circulation dans le centre-ville, qu’il faut apaiser et fluidifier. Sans oublier le dossier, intercommunal, du parking du Château. Et la politique volontariste de la Ville en matière de réduction de la consommation énergétique. Mouans-Sartoux a été labellisée ville étoilée pour sa gestion vertueuse de l’éclairage public. Nous avons également baissé le prix de l’eau de %. Quels seront les prochains dossiers engagés ? Nous commençons à réfléchir sur la gestion des déchets. C’est une compétence de l’agglomération mais nous aimerions la reprendre en main, pour réfléchir à l’amélioration du tri, la mise en place de composteurs collectifs. Nous allons également développer la ferme communale en travaillant sur la transformation des produits. L’extension du musée d’Art Concret est également dans les cartons. La culture est dans l’ADN mouansois, au même titre que l’environnement.
Comment travaillez-vous? Je suis chercheur, donc habitué à approfondir les dossiers, la réflexion. Et puis j’essaie d’écouter tout le monde avant de prendre une décision. Je n’ai pas la science infuse.
Quels changements, quelles nouveautés avez-vous initié(e)s, par rapport à votre père ? Nous avons, en début d’année, municipalisé le service jeunesse qui était jusque-là géré par l’OMAJ. L’association a été portée par des gens très investis qui souhaitaient se retirer et la relève n’était pas là.
Un projet qui vous tient à coeur ? Je souhaite développer une action de sensibilisation et de formation à l’alimentation durable autour de la ferme de Haute-Combe. Nous sommes très souvent sollicités pour expliquer comment fonctionnent la régie agricole, la cantine bio… Nous avons sur ce territoire des expérimentations qui suscitent beaucoup d’interrogations et ce serait intéressant de créer un lieu de formation et d’information. Le master de développement durable de Nice serait intéressé pour participer. C’est encore à l’état de réflexion, il faut structurer, trouver des financements, pourquoi pas des mécènes. Je m’y emploie. Au bout d’un an de mandat, qu’est-ce qui, pour vous, est le plus compliqué ? Faire converger l’intérêt général et les intérêts particuliers. Parfois c’est impossible. Je ne peux pas dire oui à tout. Ni répondre aux demandes qui ne concernent pas mon domaine de compétences. Il est aussi difficile de s’adapter à l’échelle du temps administratif, qui n’est ni celui des administrés ni celui de l’impatience des nouveaux élus. En revanche, j’ai été agréablement surpris par le professionnalisme et le sens de l’intérêt collectif de la plupart des agents communaux.
Votre plus grosse surprise? Le premier courrier reçu en tant que nouveau maire: une dame me demandait de faire cesser… le chant des oiseaux qui la réveillait tous les matins trop tôt. Je m’apprêtais à envoyer une réponse quand elle m’a renvoyé un courrier… de remerciement, pour avoir fait cesser la nuisance.
Il y a un an, vous disiez que vous resteriez “tant que les Mouansois voudraient de [vous]”. C’est toujours le cas? Je ne me projette pas dans l’avenir. Je l’ai déjà dit, je n’ai pas de plan de carrière. L’important pour l’instant, est de finir ce mandat. Si ça se passe bien – et c’est plutôt le cas pour l’instant – j’aurais sans doute envie de continuer.