La droite extrême repart de Béziers plus divisée qu’en y arrivant
Elle voulait faire l’union, mais ne s’offre pour maigre lot de consolation qu’un programme: la droite extrême a quitté Béziers plus divisée qu’en arrivant, ignorée par Les Républicains et brouillée avec le FN, qui se distancie de l’un de ses rares alliés, Robert Ménard. Le maire de la ville héraultaise, les très droitiers hebdomadaire Valeurs actuelles et site web Boulevard Voltaire espéraient faire du « Rendezvous de Béziers» un moment clé de recomposition politique. Avec, à l’affiche, l’entrepreneur libéral Arnaud Dassier, deux figures idéologiques majeures de l’extrême droite : Renaud Camus et Alain de Benoist, mais aussi l’éditorialiste du Figaro Ivan Rioufol, le candidat à la primaire des Républicains Jean-Frédéric Poisson, la députée du FN Marion MaréchalLe Pen, etc. Au-delà d’une dizaine de tables rondes et de rencontres en coulisses, le week-end a été surtout marqué par le départ théâtral, samedi, de cette dernière (nos éditions d’hier). Après ce coup d’éclat, et alors que le viceprésident du FN Louis Aliot était parti dès vendredi soir, ne restaient que quelques cadres FN de second rang, et plusieurs centaines de personnes – 2000, d’après Robert Ménard. Cette mouvance positionnée sur un créneau identitaire, qui juge le FN trop étatiste et Les Républicains trop «européistes», a adopté hier 51 «marqueurs de droite», proches du programme du FN dans le domaine régalien (droit du sang, préférence nationale, suppression ou conditionnalisation des «pompes aspirantes» que seraient les allocations, rétablissement de la double peine, fin du regroupement familial), mais plus libérales en économie (retraite à 65 ans, fin des 35 heures, réduction de l’État-providence).
«Pourrir la vie des candidats de droite » En revanche, pas de sortie de l’Union européenne en tant que telle, ni de l’euro, clé de voûte du projet de Marine Le Pen. Robert Ménard a promis de «pourrir la vie» des candidats de droite qui s’affranchiraient de ces mesures, son satisfecit devant un amphithéâtre plein a pu sonner creux en l’absence de têtes d’affiche. Le maire de Béziers a rendu Florian Philippot responsable, celui-ci a renvoyé le maire de Béziers à son «juppéisme» supposé. Les Républicains, eux, ont stratégiquement ignoré le rassemblement, le circonscrivant à un forum entre droite de la droite et extrême droite. Deux autres figures étaient aussi bruyamment absents : Nicolas Dupont-Aignan, candidat à la présidentielle de Debout la France, et Philippe de Villiers, qui semble hésiter à revenir dans le champ politique.