Après l’essence, la grogne sociale gagne les transports
Le gouvernement n’en a pas terminé avec les mouvements sociaux: après les carburants, le secteur des transports s’apprête à vivre une semaine agitée avec des appels à la grève, reconductibles, mêlant revendications internes et opposition à la loi Travail. La situation s’est améliorée sur le front des carburants, avec le déblocage de la quasi-totalité des dépôts pétroliers, mais des perturbations perdurent. «Il y aura de l’essence» aujourd’hui dans les stations, a assuré hier le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, en soulignant que l’approvisionnement s’améliore. En revanche, six des huit raffineries françaises sont toujours à l’arrêt ou au ralenti, et la grève a été reconduite aux terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, qui alimentent Orly et Roissy en kérosène. Le gouvernement a néanmoins imposé un service minimum.
L’Euro de foot en ligne de mire Mais la mobilisation va surtout se concentrer dans les transports. A la SNCF, où de délicates négociations internes sur le temps de travail des cheminots entrent dans leur phase finale, les quatre syndicats représentatifs (CGT, Unsa, SUD Rail, CFDT) ont déposé des préavis de grève reconductibles à partir de demain soir. Aux motifs internes, la CGT-Cheminots, premier syndicat, et SUD Rail ont ajouté l’opposition à la loi Travail. Les syndicats espèrent peser sur les négociations qui doivent se poursuivre jusqu’au 6 juin, à quelques jours du coup d’envoi, le 10, de l’Euro de football, dont la SNCF est le transporteur officiel. L’Unsa, deuxième syndicat à la SNCF, juge les propositions de la direction «insuffisantes», et maintient pour l’heure son préavis. Comme la CFDT, elle prendra aujoud’hui sa décision pour la suite des événements. Pour les Franciliens, des difficultés sont aussi à prévoir à partir de jeudi à la RATP, avec un appel à la grève «illimitée» de la CGT. Le premier syndicat de la régie demande la réouverture des négociations salariales annuelles et le retrait du projet de loi El Khomri. Et Sud-RATP, troisième force syndicale, a déjà appelé à une grève illimitée à compter du lancement de l’Euro «contre la loi Travail» et «la remise en cause du statut RATP». Le trafic aérien pourrait aussi connaître des perturbations, en raison d’une grève à la Direction générale de l’aviation civile prévue du 3 au 5 juin, pour des revendications purement internes. Enfin, dans les ports et docks, la CGT appelle à un arrêt de travail de 24 heures jeudi contre la loi El Khomri.