Irak: Daesh sur le point de perdre Falloujah
Les forces d’élite irakiennes s’apprêtaient hier à entrer dans Falloujah pour en chasser Daesh, cible d’une autre offensive majeure en Syrie voisine, avec des craintes pour le sort de civils bloqués par les combats dans les deux pays. Dans la province occidentale d’Al-Anbar, les forces irakiennes resserraient hier, après sept jours d’offensive, l’étau autour de ce fief des djihadistes, situé à 50 km à l’ouest de Bagdad. Les forces du service de contre-terrorisme (CTS), la police d’Al-Anbar et les combattants de tribus locales sont déployés aux abords de la ville et «attendent l’heure H pour donner l’assaut », indiquait hier un officier du commandement des opérations conjointes.
Des milliers de civils bloqués L’implication de ces forces d’élite marque une nouvelle phase dans l’offensive contre Falloujah, qui avait été la première ville à tomber aux mains de Daesh en janvier 2014, avant même l’offensive djihadiste fulgurante lancée cinq mois plus tard. Celle-ci avait permis au groupe extrémiste de s’emparer de vastes régions d’Irak, dont Mossoul, la deuxième ville du pays, toujours sous son contrôle. Une reprise de Falloujah représente, avec celle de Mossoul et de Raqa en Syrie, le grand objectif de la coalition internationale antijihadistes. Parallèlement, les forces kurdes irakiennes ont lancé hier avant l’aube une offensive à une trentaine de kilomètres à l’est de la cité, afin «d’augmenter la pression sur Daesh ». Dix heures après le début de l’opération, à laquelle prennent part 5500 combattants, trois villages avaient été repris par les forces kurdes. Alors que l’ONU et les ONG s’inquiètent pour le sort des civils pris au piège des combats, quelque 50 000 habitants étaient coincés hier à Falloujah, manquant de nourriture, d’eau potable et de médicaments. Depuis le 21 mai, environ 3000 personnes ont pu sortir des banlieues de la ville « épuisées, effrayées et affamées», mais des milliers d’autres restent bloquées «sans aide ni protection», selon le Conseil norvégien pour les réfugiés, qui craint de nouvelles vagues de déplacés.