Nice-Matin (Cannes)

Yacht-club : une tour de Babel au summum du confort

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

«C’est l’un des meilleurs spots du circuit mondial.» Confidence du big boss de la FIA, Bernie Ecclestone, au secrétaire général du Yacht-club de Monaco, Bernard d’Alessandri, pas plus tard que cette semaine. Alors que le moindre bout de strapontin s’arrache à prix d’or pour suivre LE Grand Prix de la saison, c’est dire le privilège d’avoir eu un full access au Yacht-club hier. Enclavé par un labyrinthe de barrières, passerelle­s et tunnels, le chef-d’oeuvre architectu­ral de Sir Norman Foster n’est pas des plus accessible­s mais le dédale vaut largement la peine. D’autant que le Nikki Beach atteint, la prise en charge est totale. Ravissante hôtesse bulgare, Mariana vous invite d’emblée à embarquer dans une voiturette pour parcourir les derniers mètres qui vous séparent du vaisseau amiral. À l’accueil, même musique. Direction le cinquième étage sous bonne – et belle – escorte.

Une première enjouée

Il est 13 heures et les salons affichent complet. Certains jouent au billard ou s’essayent à un simulateur sur le pont, pendant que d’autres, membres, armateurs ou partenaire­s, se restaurent sur la terrasse où la pluie n’a pas du tout atteint le moral des invités. Attablée à mes côtés, Léa, Chinoise établie à Taïwan, est excitée comme une puce à l’approche du départ. L’oeil rivé sur les nombreux écrans géants, elle se justifie. « J’ai déjà assisté à celui de Shangaï et je viens souvent à Monaco mais je n’avais jamais eu l’occasion d’être là à la période du Grand Prix. » 13h50, les moteurs vrombissen­t en sortie de tunnel, elle engloutit son dessert et saute de son siège. À l’invitation de Bernard d’Alessandri, nous rejoignons le somptueux salon «Riva Aquarama» de Ferretti Group, leader mondial dans le secteur de la conception, la constructi­on et la commercial­isation de yachts à moteur de luxe. L’ambiance est familiale, décontract­ée, joviale. Les fondus de F1 ne manquent pas une miette des premiers instants de course. D’autres s’inquiètent de leur soirée à venir. Beaucoup profitent de l’instant pour parler business. Quelques messes basses mais surtout d’enthousias­me partagé.

KImi déboule en lambeau

Le safety car entre en scène avec son lot de paris. Avec autant de nationalit­és présentes, les avis divergent. Audacieux, un Britanniqu­e ose: «Je suis pour Verstappen! [21e sur la grille!]» Rires moqueurs de ses collègues. Qu’importe, il persiste. Mauvaise pioche vite oubliée au passage de la voiture en lambeau de Kimi Räikönnen. Tellement fracassée qu’un rétroviseu­r traîne sur la piste avant d’être broyé par Felipe Nasr au tour suivant. La course s’anime comme ces spectateur­s privilégié­s. Aucune émotion, en revanche, lors de la prise de pouvoir de «bling-bling» Hamilton. Téléphone greffé à la main droite, caméra dans la gauche, Léa ne manque pas une miette du show. Jonglant pour tremper ses lèvres dans le champagne. Non loin, un beau gosse américain s’esclaffe en pointant du doigt la terrasse des Thermes: «Regarde, ils sont en peignoir!» En contrebas de ce pont au panorama sans égal, le personnel des yachts s’affaire à nettoyer les vitres à grands coups de raclettes. Surréalist­e. Le drapeau à damiers agité, la course contre-la-montre s’engage pour rejoindre la pitlane. «Vous désirez prendre un bateau pour rejoindre le quai Antoine-Ier?» me propose-t-on. Luxe absolu…

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(Photo T.M.)

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