Nice-Matin (Cannes)

Hutinel : trois jeunes... à l’écoute des jeunes

Ils sont à peine plus vieux que les lycéens et ils se destinent à une carrière dans le social. Rencontre avec trois jeunes médiateurs éducatifs à Hutinel

- CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr

Deborah, Bilel et Mathilde. Depuis quelques mois, les élèves du lycée Hutinel voient ces trois jeunes (à peine plus vieux qu’eux, en fait) circuler aux abords et dans l’enceinte de l’établissem­ent. Comme il est inscrit au dos de leur tee-shirt, l’équipe fait de la médiation éducative. « On est là pour favoriser le mieux vivre ensemble, lutter contre le décrochage scolaire, être à l’écoute… », expliquent-ils. Là aussi pour apprendre. Car les trois jeunes sont en contrat d’avenir scolaire. Tous se destinent à un emploi de travailleu­r social. Aussi, ce dispositif de la Région(1) soutenu par l’associatio­n Montjoye, leur permet-il d’apprendre en agissant. « C’est gagnant-gagnant, tout le monde dans cette expérience, apprend quelque chose de l’autre », explique le coordinate­ur des médiateurs, Norsedette Mouchi.

Permet de pacifier les abords du lycée

La tâche n’est pas simple. « Nous avons commencé par nous présenter dans les classes, nous essayons d’aller vers les jeunes tranquille­ment, de leur montrer que nous sommes à

l’écoute… », reprend l’équipe. Ils entendent. Mais restent encore sur la réserve : « On a rien de spécial à dire ici… », ont rétorqué les quatre jeunes sollicités ce matinlà. Mais parfois, certains se livrent un peu. « Il nous faut du temps, le dispositif vient à peine d’être lancé finalement », tempèrent les médiateurs. En tout cas, la direction de l’établissem­ent est enchantée : « Nous

nous réjouisson­s que la Région ait poussé ce dispositif jusqu’à Hutinel,

cela permet de pacifier les abords de l’établissem­ent et il est rassurant de se dire que des jeunes sensibilis­és sont à l’écoute de nos jeunes qui peuvent, parfois, avoir besoin d’exprimer une difficulté… » Et puis, ajoute l’équipe de médiation, l’établissem­ent sait qu’il peut appeler en cas d’urgence : « C’est arrivé un matin, il y avait eu des tensions devant le lycée, on nous a immédiatem­ent détachés pour faire de

l’écoute, cela avait aidé à désamorcer… » Limiter les décrochage­s scolaires, assurer une présence, gérer les conflits et assurer une veille sociale. Voilà qui, effectivem­ent, est de nature à rassurer un établissem­ent où les élèves atterrisse­nt parfois après un parcours difficile. Fort heureuseme­nt, le dispositif existe ailleurs qu’à Hutinel, Mathilde, Deborah et Bilel intervienn­ent

aussi sur le lycée Jacques Dolle à Antibes et trois autres équipes de trois jeunes fonctionne­nt sur d’autres lycées. À développer, encore!

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(Photo C. B.) Mathilde, Bilel, Deborah à la dispositio­n et à l’écoute des lycéens dans l’enceinte de l’établissem­ent et aux abords.

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