Hutinel : trois jeunes... à l’écoute des jeunes
Ils sont à peine plus vieux que les lycéens et ils se destinent à une carrière dans le social. Rencontre avec trois jeunes médiateurs éducatifs à Hutinel
Deborah, Bilel et Mathilde. Depuis quelques mois, les élèves du lycée Hutinel voient ces trois jeunes (à peine plus vieux qu’eux, en fait) circuler aux abords et dans l’enceinte de l’établissement. Comme il est inscrit au dos de leur tee-shirt, l’équipe fait de la médiation éducative. « On est là pour favoriser le mieux vivre ensemble, lutter contre le décrochage scolaire, être à l’écoute… », expliquent-ils. Là aussi pour apprendre. Car les trois jeunes sont en contrat d’avenir scolaire. Tous se destinent à un emploi de travailleur social. Aussi, ce dispositif de la Région(1) soutenu par l’association Montjoye, leur permet-il d’apprendre en agissant. « C’est gagnant-gagnant, tout le monde dans cette expérience, apprend quelque chose de l’autre », explique le coordinateur des médiateurs, Norsedette Mouchi.
Permet de pacifier les abords du lycée
La tâche n’est pas simple. « Nous avons commencé par nous présenter dans les classes, nous essayons d’aller vers les jeunes tranquillement, de leur montrer que nous sommes à
l’écoute… », reprend l’équipe. Ils entendent. Mais restent encore sur la réserve : « On a rien de spécial à dire ici… », ont rétorqué les quatre jeunes sollicités ce matinlà. Mais parfois, certains se livrent un peu. « Il nous faut du temps, le dispositif vient à peine d’être lancé finalement », tempèrent les médiateurs. En tout cas, la direction de l’établissement est enchantée : « Nous
nous réjouissons que la Région ait poussé ce dispositif jusqu’à Hutinel,
cela permet de pacifier les abords de l’établissement et il est rassurant de se dire que des jeunes sensibilisés sont à l’écoute de nos jeunes qui peuvent, parfois, avoir besoin d’exprimer une difficulté… » Et puis, ajoute l’équipe de médiation, l’établissement sait qu’il peut appeler en cas d’urgence : « C’est arrivé un matin, il y avait eu des tensions devant le lycée, on nous a immédiatement détachés pour faire de
l’écoute, cela avait aidé à désamorcer… » Limiter les décrochages scolaires, assurer une présence, gérer les conflits et assurer une veille sociale. Voilà qui, effectivement, est de nature à rassurer un établissement où les élèves atterrissent parfois après un parcours difficile. Fort heureusement, le dispositif existe ailleurs qu’à Hutinel, Mathilde, Deborah et Bilel interviennent
aussi sur le lycée Jacques Dolle à Antibes et trois autres équipes de trois jeunes fonctionnent sur d’autres lycées. À développer, encore!