À Cannes, les plagistes français veulent être entendus
Plus de deux cents exploitants sont réunis au Palais des festivals. Objectif : faire amender le décret datant de 2006. Le président de région se dit aux côtés des professionnels
Plus de 200 professionnels au Palais des festivals de Cannes. Des professionnels inquiets par un décret qui menace depuis 2006. Déterminés à faire entendre leur voix aussi : aux élus locaux et au Gouvernement qui semble ne pas vouloir traiter le dossier. Ils sont venus de la France entière pour participer à la « Première convention nationale des plages de France ». L’idée, telle que la rappelle Thierry Grégoire, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) saisonniers, organisateur de la convention : « Réfléchir à comment amender le décret plage afin qu’il corresponde à la réalité économique et touristique de notre pays ». Les professionnels insistent : ils ne sont pas à proprement parler contre le décret qui, depuis 2006, n’a pas été appliqué. « Mais nous souhaitons que tout le monde prenne conscience qu’en l’état, sa mise en oeuvre et son coût financier sont trop compliqués pour les professionnels. » Des plagistes donc mais aussi des maires ont été invités à participer à cette rencontre qui devrait se concrétiser, aujourd’hui, par la rédaction de propositions et d’une motion.
Deux cents emplois en moins pour Cannes La journée d’hier a permis à quelques maires de s’exprimer sur le sujet. David Lisnard, pour Cannes, a expliqué que l’application de ce décret « qui est un déni de la démocratie », équivaudrait à la suppression de deux cents emplois. Jean Leonetti, député-maire d’Antibes, a estimé que fermer les plages sur la Côte d’Azur serait comme fermer Renault à Vilvorde. Tout ce monde attendait aussi la venue du président de région, Christian Estrosi, et ses propositions. « J’ai écrit à Manuel Valls, lui demandant de ne pas faire appliquer le décret sans que notre géographie et les spécificités de notre région soient prises en compte », at-il expliqué avant de proposer qu’à la prochaine réunion du schéma régional du tourisme, les plagistes participent en intégrant une commission.
Un vote à l’assemblée régionale « Sachez aussi que le 24 juin, la majorité de l’assemblée régionale votera une délibération allant dans le sens d’une amélioration de ce décret. » Le patron de la Région Paca a dit également regretter que ce décret ne prenne pas en compte une situation générale mais considère le littoral plage après plage, en souhaitant réduire chacune d’entre elle de 20 % de sa surface. « Je pense que vous devriez aussi participer au schéma du territoire et à celui de l’économie pour donner votre point de vue sur la question», a-til ajouté. Pour conclure, avec malice, « peut-être que tout cela nous permettra de gagner du temps à l’horizon 2017… » CHRYSTÈLE BURLOT cburlot@nicematin.fr