Nice-Matin (Cannes)

Charles Leclerc : « Encore plus envie de réussir »

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On l’a croisé à proximité de la pitlane, juste avant qu’il s’en aille. Pour des raisons familiales l’ayant éloigné de sa chère Principaut­é, exceptionn­ellement, samedi et hier, Charles Leclerc n’a pas suivi le Grand Prix comme d’habitude, aux premières loges. « Je serais en pole position devant un écran de télévision », promet dans un large sourire le nouveau pilote-essayeur monégasque de Ferrari qui vient de découvrir la dimension F1 sur la piste jouxtant l’usine de Maranello, au volant d’une SF14-T de 2014. Plus que jamais, alors qu’il a entamé victorieus­ement sa première campagne en GP3 Series, le petit prodige (18 ans) managé par Nicolas Todt fonce vers son objectif suprême. D’ailleurs, « Radio Paddock » l’annonce déjà au volant d’une Haas en essais libres 1 durant la seconde moitié de saison. Mais chut !

Charles, voir les F débarquer à Monaco trois semaines après votre premier roulage avec Ferrari, ça vous a fait quoi ? Depuis mon enfance, le week-end du Grand Prix de Monaco constitue un moment à part dans l’année. Là, c’est pareil, hormis le fait que je ne peux pas assister à la course sur place. Ma première expérience F ne change rien. Aucun manque, ni frustratio­n. La seule différence, à vrai dire, c’est que j’ai encore plus envie de réussir, de travailler, désormais.

Vous avez découvert un autre monde ? Ah oui ! Rien à voir avec les monoplaces que j’avais piloté jusque-là... Ayant eu l’occasion d’essayer une Formule Renault ., je pensais qu’il n’y aurait pas un gros écart en terme de performanc­e. Mais si ! Sur cette piste de Fiorano que je découvrais, l’évidence m’a sauté aux yeux. C’est là que l’on se rend compte que seul un pilote très affûté, physiqueme­nt, techniquem­ent, peut exploiter correcteme­nt ce genre de voiture.

Racontez-nous vos premiers tours : quelle impression ? Ce qui frappe, d’abord, c’est la puissance. La poussée. La sensation de vitesse décuplée. Au tout début, très franchemen­t, ça surprend. Et puis le cerveau s’habitue rapidement. Pareil pour le freinage.

En amont, la préparatio­n a-t-elle été longue ? Compliquée ? Comme il s’agissait d’un test basique, il n’y avait pas toutes les procédures habituelle­ment utilisées lors d’un week-end de Grand Prix. En clair, j’ai pu composer avec un mode d’emploi simplifié. Toutefois, afin de bien aborder cette échéance, j’ai beaucoup travaillé sur le simulateur et avec les ingénieurs durant les semaines précédente­s.

Le moment le plus fort ? La fin de l’ultime run. Quand je remercie le staff de la Scuderia à la radio. Programme terminé. Travail accompli. Le rêve venait de devenir réalité. C’est une journée que j’attendais depuis longtemps et que je n’oublierai pas de sitôt.

Le mot de la fin, à propos de votre départ gagnant en GP Series... Entrée en matière positive. Remporter la première épreuve et quitter Barcelone en position de leader, je ne m’y attendais pas forcément. Comme on l’avait vu lors des essais d’avant-saison, le rythme en course constitue notre point fort. Quant aux pneus Pirelli, réputés difficiles à gérer, ils se sont plutôt bien comportés. Mieux que prévu, en tout cas. Maintenant, il faut enchaîner, confirmer. Une autre paire de manches. La bagarre s’annonce acharnée. À moi de faire le nécessaire.

RECUEILLI PAR GIL LÉON

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(Photo Jean-François Ottonello) Charles Leclerc, du rêve à la réalité...

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