Nice-Matin (Cannes)

Pour l’histoire

Dix-huit ans après le sacre en Coupe du monde, les Bleus peuvent devenir champions d’Europe au stade de France

- A PARIS, VINCENT MENICHINI

Des drapeaux bleu-blancrouge qui fleurissen­t sur les balcons. Des scènes de liesse impression­nantes après la victoire en demi-finale contre l’Allemagne. Des hommes, des femmes et des enfants raides dingues d’Antoine Griezmann qui a eu la bonne idée de marcher sur les traces de Michel Platini et Zinedine Zidane. Rien que ça… Ces derniers jours, le peuple de France a basculé dans une douce euphorie dont on ne se lasse pas et qui redonne un peu de corps à son football si souvent décrié ces dernières années. Guidée par Didier Deschamps, qui gagne comme il respire, l’EDF ne suscite plus de la défiance, mais plutôt du respect et de la bienveilla­nce. Pour que cela perdure dans le temps et que les noms des 23 Bleus soient à jamais associés à un soir triomphant, il faut franchir le dernier écueil. La dernière marche vers la gloire. Si elle a déjà marqué les esprits, cette génération n’a encore rien gagné, bien consciente qu’une finale ne vaut que s’il y a la Coupe au bout. Comme dans un rêve, les Bleus disputent, ce soir, la finale de leur Euro face au Portugal, qui a la tête de celui qui entend gâcher la fête annoncée. Ses meilleurs atouts ? Une capacité à tout bétonner, une pépite au milieu qui court tant qu’il y a de la lumière (Renato Sanches) et une star qui fait toujours autant de caprices, mais qui marque toujours autant (Ronaldo).

Lloris : « Le peuple a besoin de s’évader »

Pour que ce 10 juillet soit le premier jour du reste de leur vie, Lloris, Pogba, Evra, Giroud et tous les autres devront refaire tout ce qu’ils ont fait de bien depuis l’Irlande. Sans être géniale dans le jeu, cette équipe de France s’est rapprochée d’une fin en apothéose animée d’une force collective qui l’a rendue beaucoup plus sympathiqu­e que ses prédécesse­urs. Elle s’est relevée de l’affaire Benzema, des attaques à l’encontre de son sélectionn­eur ou encore des absences de Varane, Sakho ou Diarra. Cette France a du coeur et de la mémoire. Elle s’est soudée autour d’un événement dramatique que fut cette soirée atroce du 13 novembre. Paris était, alors, à feu et à sang. Sous les tirs d’enragés enrageants. Le stade de France en état de choc après deux attaques kamikazes en plein France - Allemagne. Patrice Evra ne faisait pas des bonds de joie. Huit mois plus tard, rien n’est oublié. « On a vécu des moments difficiles cette année, affirme Hugo Lloris, qui a montré la voie avec une prestation colossale en demi-finale contre le champion du monde allemand. Le fait d’avoir répondu présent sur le terrain nous donne un peu plus de fierté. On sent que tout le public français est derrière nous, ça renforce nos liens. Le peuple a besoin de s’évader avec cette compétitio­n. » Alors, emmenez-nous...

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Cristiano Ronaldo Finale de l’Euro : Portugal - France à  heures Antoine Griezmann
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