Français et Portugais:
Les supporters bleus y croient dur comme fer. La communauté portugaise de la Côte aussi. Une certitude: les klaxons résonneront ce soir
Griezmann ou Cristiano? Les Bleus ou la Seleção? La passe de trois pour la France ou le Graal tant attendu par le Portugal ? En bref : l’Euro va-t-il échoir au pays hôte ou à l’une des communautés les plus représentées sur son sol? Quel que soit le vainqueur de la finale ce soir, une certitude: après le coup de sifflet final et avant les douze coups de minuit, les concerts de klaxons vont retentir et les drapeaux danser dans l’Hexagone. Reste à en deviner leur couleur. Les victoires successives contre l’Islande et l’Allemagne ont définitivement fait chavirer le peuple français pour ses Bleus. En témoignent ces scènes de liesse qui ont submergé la Côte d’Azur jeudi soir. Mais la communauté portugaise – , million de membres en France, environ dans les Alpes-Maritimes – ne manquera pas de répondant, si sa Seleção rafle enfin ce trophée international tant convoité. « L’équipe du Portugal, c’est un gros morceau, prévient Eric Borghini, le président du District Côte d’Azur, qui compte parmi les cadres de la FFF. Ce n’est pas une vraie surprise de les voir là, même si cette finale est inattendue. Ce sera un match très dur. Les équipes qui sont en finale n’y sont jamais par hasard... » L’avertissement n’est pas superflu pour les supporters tricolores qui penseraient avoir fait le plus dur. Qu’on se le dise: Portugais et Français croient chacun dur comme fer à la victoire. Et malgré une amitié indéfectible, malgré la diaspora lusitanienne qui lie les deux nations, il y aura bel et bien un grand déçu ce soir. Or, désormais, la déception comme l’enthousiasme dépassent largement le seul terrain du sport. « C’est un très grand rendez-vous de football et pour le peuple français. On s’aperçoit qu’il y a une vraie communion avec cette équipe. On est en train de vivre collectivement quelque chose d’extraordinaire! », salue Eric Borghini. Qui se méfie, au-delà de la fatigue, du « phénomène de décompensation. Heureusement, Deschamps est un gagneur qui ne lâche rien. Et on a à faire à de vrais compétiteurs. Si les dieux du football sont avec nous... » Alors les Niçois savoureront d’autant plus l’instant: c’est un enfant du pays, Hugo Lloris, qui brandirait la coupe en tant que capitaine. TEXTES : CHRISTOPHE CIRONE
ET VINCENT ROZERON