Nice-Matin (Cannes)

Signé Roselyne

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Les déclaratio­ns de Manuel Valls au journal de TF hier remettant en cause la directive européenne sur les travailleu­rs détachés sont confondant­es. Que Monsieur Martinez ou Madame Le Pen agitent la xénophobie anti-européenne par de telles diatribes, passe encore, mais pas un Premier ministre! Rappelons les faits. La directive de  ne crée pas le détachemen­t, elle l’encadre. Un travailleu­r de l’Union européenne qui travaille en France doit se voir appliquer le code du travail français, notamment en matière de salaire et de durée du travail. Par contre, les cotisation­s sociales sont celles du pays d’origine. Y a-t-il pour autant dumping social, comme l’avance Manuel Valls ? Non puisque la France a mené – gauche et droite confondues – une politique massive de réduction de charges sur les bas salaires. C’est la députée socialiste Valérie Rabault qui s’est chargée de rappeler qu’actuelleme­nt un salarié français payé au Smic coûte à son employeur   euros par mois, alors qu’un travailleu­r polonais – dont les charges sont payées dans son pays – lui coûte ,% de plus, et un Espagnol  % de plus ! Voilà encore de vieilles lunes qui s’effondrent. Le Le regard de Roselyne Bachelot sur l’actualité problème des travailleu­rs détachés n’a rien à voir avec l’Europe, mais bien avec le cynisme d’une partie du patronat et des syndicats. Avec certains patrons qui profitent de l’isolement de ces salariés pour ne pas respecter les lois sociales, avec les responsabl­es syndicaux qui, une fois descendus des tribunes, se moquent bien de défendre des collègues peu impliqués dans nos querelles nationales. Voilà comment on charge l’Europe de tous les maux pour éviter de regarder en face les insuffisan­ces d’un pays où, avec plus de  % de chômeurs, on a recours à des étrangers pour tenir des postes dont, bien souvent, nos compatriot­es ne veulent pas…

Le - sera donc mis en oeuvre pour venir à bout de la malheureus­e loi El Khomri. Il était plus que temps de débrancher ce psychodram­e qui laisse sur le champ de bataille tant de morts politiques et médiatique­s. On se demande comment nos compatriot­es peuvent se retrouver devant les piteuses exhibition­s des uns et des autres. Monsieur Martinez, qui pratique le comique de répétition, défile aujourd’hui à la tête d’une poignée de manifestan­ts.

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