Nice-Matin (Cannes)

Un champion hors-norme

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Pendant sept heures, le numéro 2 mondial a tapé la balle avec des passionnés de squash. Au programme, des séances tactiques et techniques sous les yeux du champion du monde toujours prêt à donner des conseils. Au moment de conclure la séance, les dix-huit personnes présentes au stage ont échangé quelques balles avec le champion. « C’est bien de venir à la rencontre d’autres joueurs et de pouvoir échanger avec eux», explique Grégory Gaultier.

Talent précoce

Pétri de talent dès le plus jeune âge, le natif d’Épinal prend la raquette en main à l’âge de quatre ans. «J’ai commencé dans le club de mes parents. C’est un sport facile quand tu es gamin, on peut jouer seul, il n’y a pas besoin d’avoir un partenaire.» A l’âge de huit ans, il commence la compétitio­n et obtient très vite de bons résultats. « J’ai gagné plusieurs tournois chez les juniors, dont le championna­t d’Europe.» Classé numéro 1 européen de cette catégorie, il découvre à 16-17 ans le circuit internatio­nal Grégory Gaultier en route pour reconquéri­r sa place de numéro  mondial. (Photo A. Dem.) seniors ou sa progressio­n est fulgurante. « J’ai percé assez tôt, je suis rentré dans le top 10 mondial à vingt ans. Après il y a eu 2-3 ans d’adaptation pour rentrer dans le top quatre que je n’ai plus quitté.»

La consécrati­on mondiale

Entouré de sa propre équipe depuis dix ans, il obtient son meilleur souvenir en novembre 2015 en empochant le titre mondial. « Cela faisait longtemps que je courais après, j’ai perdu plusieurs finales (4). Lors de ma première finale, dix ans avant, j’ai eu cinq balles de match. J’aurais déjà dû remporter le titre.» Surnommé « le général français » par les commentate­urs internatio­naux, il remporte entre-temps la plupart des titres du circuit pro et s’empare de la place de numéro un mondial. Parmi les rares titres manquants, le tournoi de Hong Kong, prochain rendez-vous du Français du 23 au 28 août. Tout sourire en dehors des terrains, Grégory Gaultier est un compétiteu­r et s’investit à fond dans son sport. « C’est important d’avoir des qualités physiques, il faut beaucoup d’endurance. Pour cela, je fais du vélo et de la musculatio­n. Sur le terrain, il faut être dominant, ne pas montrer de signe à l’adversaire et être bon mentalemen­t pour ne pas sortir du match.» En possession d’un palmarès bien rempli, le numéro deux mondial ne se met pas de pression pour les échéances à venir. « Les titres sont acquis, maintenant c’est plus dans le plaisir. C’est souvent le premier titre le plus dur à décrocher.» Grosse déception de sa carrière, ne pas pouvoir participer aux Jeux Olympiques. Le squash ayant été refusé pour les Jeux de Tokyo en 2020. Pour les mois à venir, Grégory Gaultier se concentre sur les championna­ts du monde ou il espère décrocher son deuxième titre interconti­nental et compte reconquéri­r sa place de numéro un mondial. À trente-trois ans, il n’est pas rassasié et compte encore continuer à gagner. «Je suis encore à fond dans le circuit, il me reste trois bonnes années.»

ALEXANDRE DEMESY

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