Nice-Matin (Cannes)

Au bout du suspense, la cruelle déception...

L’équipe de France a perdu, hier soir, la finale de son Euro au Stade de France. Le bourreau s’appelle Eder, buteur lors de la prolongati­on...

- VINCENT MENICHINI, À SAINT-DENIS

Non pas qu’on l’avait vu venir, mais à n’avoir pas su concrétise­r ses temps forts, la France a permis au Portugal de croire au miracle. Et le miracle s’est produit. Comme dans un mauvais rêve. Pour le coup, les Bleus ne méritaient pas ça et Gignac repensera très longtemps à cette frappe sur le poteau de la 90e minute. Entré à la place de Giroud, ‘‘APG’’ avait tout pour devenir le nouveau héros des Français, mais cette fois la France de Didier Deschamps n’a pas eu de chance. Comme en 2006, les Bleus ont perdu une finale au terme d’un match au scénario dramatique. Au coup de sifflet final, hagards au milieu de terrain, les coéquipier­s de Lloris se demandaien­t bien ce qui leur était tombé sur la tête. Le bourreau s’appelle Eder. Il joue en Ligue 1, à Lille. Hier soir, il a douché tout un pays qui n’en croyait pas ses yeux au moment de voir Ronaldo soulever la Coupe, alors qu’il avait tant espéré que ce soit Lloris. Sur un enchaîneme­nt exceptionn­el, Eder, qui avait déjà changé le visage de son équipe avant son but, a offert le premier titre de son histoire au Portugal qui n’avait plus battu la France depuis 1975. Il a donc fallu qu’il mette fin à la malédictio­n hier soir, alors que le peuple de France s’était une fois encore rassemblé par milliers pour vivre un moment pour l’éternité.

Sacré sans Cristiano Ronaldo

A la 109e minute, Eder a fait chavirer le peuple lusitanien et plonger la France dans le désespoir. Pourtant, cette dernière avait tout pour marcher sur les traces de ses aînées. Un grand gardien (Lloris), un grand buteur (Griezmann) et un sélectionn­eur qui n’avait perdu qu’une seule finale tout au long de sa carrière. Or, hier soir, rien n’a souri à nos Bleus qui ont pourtant affronté un Portugal privé de Ronaldo dès la 25e minutes. La star du Real Madrid a dû se résoudre à sortir après un choc avec Payet et une torsion du genou. Après une entame emballante, les Bleus ont peu à peu baissé pavillon et il a fallu que Deschamps fasse entrer Coman pour que ça redevienne percutant. Sur deux éclairs, le jeune attaquant a régalé Griezmann et Giroud, lesquels ont raté deux énormes opportunit­és de mettre les leurs sur la voie d’une troisième couronne européenne. Mais l’éclaircie Coman n’a pas duré bien longtemps... Face à un Portugal qui n’a jamais cherché à jouer, une constante durant ce tournoi, les Bleus ont fini par perdre le fil. L’intensité mise par les joueurs de Fernando Santos a gêné les ambitions tricolores. Comme à son habitude, le Stade de France, lui, a somnolé. On était bien loin de la folie du Vélodrome lors de la demi-finale face à l’Allemagne, ce qui aurait été d’une précieuse aide lors de la prolongati­on. Au cours de celle-ci, étouffante par ailleurs, c’est le Portugal qui s’est procuré les meilleures occasions (barre de Guerreiro), jusqu’au but de la délivrance signé Eder. Au bout du bout, Martial a bien eu une balle d’égalisatio­n, mais Pepe s’est jeté pour sauver la patrie et gâcher la fête annoncée. Tout ça, pour ça, pourraiton dire…

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(Photo AFP) Griezmann n’y croit pas et pourtant, la France vient de perdre son Euro, en finale...

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