Nice-Matin (Cannes)

L’inconnue calcinée de Grasse a désormais un visage

La PJ cherche depuis mars 2012 à identifier une inconnue découverte assassinée brûlée dans une cave à Grasse. La gendarmeri­e vient de reconstitu­er son visage

- CHRISTOPHE PERRIN chperrin@nicematin.fr

C’est un corps démembré, martyrisé qui est découvert le matin du jeudi 22 mars 2012 dans un immeuble au 22, rue de la Fontette dans le VieuxGrass­e. A cause d’une épaisse fumée qui avait envahi la cage d’escalier en pleine nuit, il a fallu plusieurs heures aux pompiers avant de pouvoir accéder aux caves de l’immeuble. Ils découvrent alors un cadavre et quelques vêtements épars. Le meurtrier, en voulant effacer son crime, a provoqué un incendie dans cette bâtisse du VieuxGrass­e exploitée par des marchands de sommeil. Depuis, le mystère sur l’identité de la victime reste entier. La brigade criminelle de la police judiciaire s’est adjoint le concours de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmeri­e (IRCGN). A partir du crâne calciné de la victime, le laboratoir­e vient de reconstitu­er un visage. La juge d’instructio­n chargée de l’enquête a décidé de le diffuser.

Tuée puis transporté­e

D’après les constatati­ons, cette femme semble avoir été transporté­e dans la cave après avoir été tuée. Elle aurait pu y être déposée dès le 19 mars. Mince, mesurant entre 1,60 m et 1,70 m, elle avait des cheveux châtains mi-longs, des dents abîmées. Elle portait des baskets de couleur blanche intérieure rouge contrefait­es, imitation de la marque « Le Coq

sportif ». La thèse du suicide quasi immédiatem­ent écartée, une informatio­n judiciaire a été ouverte pour « homicide volontaire et dégradatio­ns volontaire­s par incendie », par le parquet de Grasse. Depuis la macabre découverte, ce sont des centaines d’actes d’investigat­ions qui ont été effectués par les policiers de la brigade criminelle. À commencer par plusieurs enquêtes de voisinage avec les auditions de tous les habitants de l’immeuble. « Aucun membre de la famille

ne s’est manifesté, confie un enquêteur. On travaille sur le fichier des personnes recherchée­s sur six années. »

Fichier passé au crible

Toutes les disparitio­ns de femmes signalées en France ont été analysées ? Aucune ne correspond. Ce qui laisse penser que l’inconnue serait de nationalit­é étrangère. Des recherches ont été engagées en Italie via le Centre de coopératio­n policier et douanier de Vintimille et dans d’autres pays européens. Rien.

Un précédent appel à témoins avec la photo d’une basket blanche épargnée par les flammes a été publié. Pas un seul appel. Des examens médico-légaux complément­aires ont été pratiqués et ont permis d’affiner les caractéris­tiques physiques de cette femme adulte. Le laboratoir­e de la gendarmeri­e a reconstitu­é un visage mais l’exercice à ses limites : la forme de la bouche, du nez et la couleur des yeux ont été choisies de manière arbitraire. Les médecins qui avaient mis en évidence une très mauvaise dentition, peutêtre liée à une consommati­on de stupéfiant­s, se heurtent à l’absence d’un fichier commun chez les chirurgien­s dentistes. Les dentistes ne prennent pas forcément le temps d’étudier les demandes de la police. Du coup, difficile d’identifier cette patiente au coeur d’une affaire criminelle difficile à résoudre.

Toutes les personnes ayant des informatio­ns susceptibl­es de permettre l’ identifica­tion de cette femme peuvent contacter le 04.92.17.24.10.

 ?? (Photos IRCGN) ?? Le mystère d’une femme tuée et brûlée à Grasse en mars  reste entier. Et la victime n’a toujours pas été identifiée.
(Photos IRCGN) Le mystère d’une femme tuée et brûlée à Grasse en mars  reste entier. Et la victime n’a toujours pas été identifiée.

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