L’inconnue calcinée de Grasse a désormais un visage
La PJ cherche depuis mars 2012 à identifier une inconnue découverte assassinée brûlée dans une cave à Grasse. La gendarmerie vient de reconstituer son visage
C’est un corps démembré, martyrisé qui est découvert le matin du jeudi 22 mars 2012 dans un immeuble au 22, rue de la Fontette dans le VieuxGrasse. A cause d’une épaisse fumée qui avait envahi la cage d’escalier en pleine nuit, il a fallu plusieurs heures aux pompiers avant de pouvoir accéder aux caves de l’immeuble. Ils découvrent alors un cadavre et quelques vêtements épars. Le meurtrier, en voulant effacer son crime, a provoqué un incendie dans cette bâtisse du VieuxGrasse exploitée par des marchands de sommeil. Depuis, le mystère sur l’identité de la victime reste entier. La brigade criminelle de la police judiciaire s’est adjoint le concours de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN). A partir du crâne calciné de la victime, le laboratoire vient de reconstituer un visage. La juge d’instruction chargée de l’enquête a décidé de le diffuser.
Tuée puis transportée
D’après les constatations, cette femme semble avoir été transportée dans la cave après avoir été tuée. Elle aurait pu y être déposée dès le 19 mars. Mince, mesurant entre 1,60 m et 1,70 m, elle avait des cheveux châtains mi-longs, des dents abîmées. Elle portait des baskets de couleur blanche intérieure rouge contrefaites, imitation de la marque « Le Coq
sportif ». La thèse du suicide quasi immédiatement écartée, une information judiciaire a été ouverte pour « homicide volontaire et dégradations volontaires par incendie », par le parquet de Grasse. Depuis la macabre découverte, ce sont des centaines d’actes d’investigations qui ont été effectués par les policiers de la brigade criminelle. À commencer par plusieurs enquêtes de voisinage avec les auditions de tous les habitants de l’immeuble. « Aucun membre de la famille
ne s’est manifesté, confie un enquêteur. On travaille sur le fichier des personnes recherchées sur six années. »
Fichier passé au crible
Toutes les disparitions de femmes signalées en France ont été analysées ? Aucune ne correspond. Ce qui laisse penser que l’inconnue serait de nationalité étrangère. Des recherches ont été engagées en Italie via le Centre de coopération policier et douanier de Vintimille et dans d’autres pays européens. Rien.
Un précédent appel à témoins avec la photo d’une basket blanche épargnée par les flammes a été publié. Pas un seul appel. Des examens médico-légaux complémentaires ont été pratiqués et ont permis d’affiner les caractéristiques physiques de cette femme adulte. Le laboratoire de la gendarmerie a reconstitué un visage mais l’exercice à ses limites : la forme de la bouche, du nez et la couleur des yeux ont été choisies de manière arbitraire. Les médecins qui avaient mis en évidence une très mauvaise dentition, peutêtre liée à une consommation de stupéfiants, se heurtent à l’absence d’un fichier commun chez les chirurgiens dentistes. Les dentistes ne prennent pas forcément le temps d’étudier les demandes de la police. Du coup, difficile d’identifier cette patiente au coeur d’une affaire criminelle difficile à résoudre.
Toutes les personnes ayant des informations susceptibles de permettre l’ identification de cette femme peuvent contacter le 04.92.17.24.10.