Toulon: polémique autour d’un café vendu euros
Le responsable d’une brasserie, qui ne vendait plus de cafés après 17 heures, a finalement fixé son prix à 10 euros pour ne pas être hors la loi. Insultes et menaces sur les réseaux sociaux
Dix euros le café, le prix peut paraître excessif. Mais Jean-Michel Bonnus, propriétaire de la Brasserie La Réale à Toulon, a une bonne explication : « Je souhaitais développer un bar à cocktails dans mon établissement. Pour éviter que mes tables soient bloquées pour un simple café et un verre d’eau, j’ai décidé de ne plus en servir dès 17 heures », Un client mécontent de ne pas pouvoir boire son café en terrasse a déposé plainte contre le restaurateur. Ce qui a amené la répression des fraudes à lui rendre visite. « Ils m’ont dit que refuser de servir du café après 17 heures était interdit. », explique le restaurateur. Le propriétaire a alors décidé de ruser, de manière à
respecter la loi tout en dissuadant les clients de consommer un café en le vendant... dix euros. « La loi m’y autorise. Le prix des consommations est libre et fixé par l’établissement. Au
début, j’avais écrit cinquante euros, puis je me suis ravisé », raconte-t-il.
Dépôt de plainte
Mais le commerçant et ses employés ne s’attendaient
pas à « la réaction démesurée des internautes » sur les réseaux sociaux. « C’est quand même dommage d’arriver à de tels propos. Je veux simplement travailler et le café, en fin d’après-midi, n’était pas utile », raconte-t-il. « Je ne comprends pas pourquoi on m’insulte et me menace. Je veux juste faire tourner mon affaire et pouvoir payer mes dix employés. » Jean-Michel Bonnus a d’ailleurs décidé de réagir : « Je vais aller porter plainte contre toutes les personnes qui m’ont menacé ou insulté. » Cette décision, il l’a prise pour sa famille. Le propriétaire de la brasserie évoque, d’ailleurs, l’état d’angoisse dans lequel ses proches se trouvent. « Ma mère n’a pas dormi de la nuit. Elle est très inquiète. Et ma fille était dans tous ses états. Je ne veux pas d’histoires, mais je ne peux pas en rester là », confie-t-il. Propriétaire de son affaire depuis trente ans, le commerçant est dans l’incompréhension. « Personne ne s’est jamais plaint. Les clients comprenaient quand je leur disais que je ne servais pas de café. Ils commandaient autre chose. Je ne vends pas que de l’alcool. Je vends autant de cocktails à moins de 10 euros que de sirops, thés ou sodas. » Jean-Michel Bonnus se défend de vouloir escroquer les clients de passage : « Je ne fais pas ça pour vendre des cafés à 10 euros. Je fais ça pour ne pas être hors la loi et pour pouvoir faire ce que je veux dans mon établissement. C’est-à-dire ne plus vendre de café hors restauration en fin d’aprèsmidi. » Le commerçant conclut: « Je veux que l’on me respecte, même si l’on n’est pas d’accord avec ma façon de penser. »