Au-dessus des partis politiques...
A droite, ils sont déjà douze à vouloir à en découdre officiellement pour 2017 à la primaire des Républicains (1). Et le Président Sarkozy, même si tous les sondages l’ont déjà mis en selle, a déjà ses habits de candidat mais retarde toujours sa déclaration d’intention...A gauche, la primaire est lancée, le 18 juin, à l’unanimité par le Conseil national du Parti socialiste (2) pour fin janvier 2017. Déjà pas mal d’inscrits (Montebourg, Hamon, Lienemann, Filoche) mais François Hollande, qui en a accepté le principe, n’a pas encore déclaré officiellement ses intentions même s’il a esquissé, le 1er juillet dans une interview aux Echos, un programme présidentiel. En perte de vitesse dans les sondages (12 % !), il aura toutefois besoin d’une légitimité démocratique, d’un élan que pourrait lui donner la primaire s’il veut être le candidat de la gauche progressiste (3). La classe politique, droite et gauche confondues, arrivera-t-elle ainsi à redonner goût à la politique aux citoyens (4) en ayant recours à une primaire ? Pour tenter d’apporter un début de réponse, nous vous recommandons le livre rédigé par un politologue de renom, Olivier Duhamel, « Les Primaires pour les nuls » (5). Et si la primaire, rencontre en un homme et un peuple, « était gaullienne », s’interroge le professeur émérite de droit constitutionnel à SciencePo Paris ? « En enlevant aux partis le pouvoir de désigner le candidat à l’élection présidentielle, et en donnant aux citoyens la possibilité de choisir leur candidat, les primaires renouent avec cette conception du lien direct entre le peuple et le Président », analyse-t-il finement.Alors que le mot primaire est utilisé quotidiennement dans les médias, que sait-on au juste de son histoire ? Son fonctionnement est-il identique dans tous les pays démocratiques notamment aux Etats-Unis d’Amérique, référence en la matière ? Qui peut se présenter ? Un Président en fin de mandat doit-il s’y soumettre ? Qui peut voter ? Qui contrôle la régularité du scrutin ? Olivier Duhamel et l’Institut Montaigne y répondent dans cet ouvrage organisé en cinq parties : l’histoire des primaires, les enjeux de l’avant-primaire, le temps de la primaire, l’après-primaire,et demain... Un condensé d’informations,bardé de citations politiques et de rappels historiques, qui vous permettront, pour un prix vraiment abordable, de bien comprendre tous les enjeux d’une primaire.
1. Date de la primaire des Républicains : les 20 et 27 novembre 2016. Précision : le Parti chrétien démocrate et le Centre national des indépendants et paysans ont rejoint cette primaire. Seule l’UDI refuse pour le moment d’y participer. 2. Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis l’a élargi à « un rassemblement progressiste » de la gauche baptisé « Belle Alliance populaire », afin de tenter de recomposer cette gauche éparpillée. Pas grand monde à l’appel pour l’instant en vue de cette « gauche de transformation », mis à part le PRG présidé par intérim par Sylvia Pinel et l’UDE de JeanVincent Placé, représenté également par l’ex-député EELV François de Rugy, le président de génération Ecologie Yves Piétrasanta. Les can didatures, dont celle du Président sortant, devront être déposées entre le 1er et le 15 décembre. 3.Assisterait-on à un revirement de l’opinion à gauche ? Selon un sondage Elabe pour BFMTV publié le 22 juin, ils sont 32 % à gauche et 46 % au PS à souhaiter que Hollande remporte la primaire (Mcron 23 %, Montebourg (22%) et Hamon (13 %). De quoi être dubitatif... 4. C’est toujours l’abstention qui remporte les scrutins (régionales 2015 : 50,09 % et 41,59 %, départementales 2015 : 49,83 % et 50,02 %, municipales 2014 : 38,72 % et 39 %, européennes 2014 : 56,5 %, législatives 2012 : 42,78 % et 44,59 %, référendum 2005 : 30,6 %). 5. « Les Primaires pour les nuls», par Olivier Duhamel et l’Institut Montaigne, publié par First Editions, 256 pages, 9,95 € (en vente sur Internet : www.editionsfirst.fr)